Les casanovistes - Liste non exhaustive

Qu'est-ce qu'un casanoviste ?

C'est madame Fulpîus-Gavard qui a décrit finement les trois catégories de lecteurs de Casanova :
Il y a trois catégories de lecteurs des “Mémoires”: La première est composée de ceux qui ne cherchent dans cette autobiographie que les épisodes ultra-réalistes et les situations scabreuses. Leur curiosité de mauvais aloi une fois satisfaite, ils ne reviennent plus à Casanova. Et c'est tant mieux. Ce n'est pas dans cette catégorie que se recrutent les casanovistes car il y a les casanovistes ou casanoviens, comme il y a les rousseauistes et les lamartiniens.
Dans le deuxième groupe rentre l'amateur qui possède une ou plusieurs bonnes éditions des “Mémoires” alignés sur les rayons d'une bibliothèque (fermant à clé s'il a des fils qui vont encore au Collège !) Ce lecteur la n'ignore pas qu'il y a des choses plus intéressantes, dans ces nombreux volumes, que des exploits plus ou moins exagérés de don Juan. Vienne un jour de désœuvrement ou une convalescence, ce casanoviste inavoué va chercher un tome des “Mémoires” s'installe dans un fauteuil et demande au grand Vénitien l'oubli momentané de ses soucis ou de ses maux. Il savoure tout particulièrement certains épisodes, tels que celui de la fuite des Plombs ou le récit des entrevues avec Voltaire, le roi de Prusse, la grande Catherine et autres personnages considérables que Casanova aborda, sa vie durant, avec l'aisance d'un grand seigneur.
Bien qu'il ait retiré le plus vif plaisir de sa lecture, il vaut toutefois mieux ne pas demander à cet honnête homme ce qu'il pense de l'amusant aventurier ! Car il pourrait bien froncer le sourcil et répondre d'un air dégoûté: "Heu ! Laissez donc, cet hurluberlu n'est pas pour les gens sérieux !”
Ce personnage ressemble un peu, n'est-il pas vrai au gentleman qui boit de l’orangeade en public mais se confectionne à la maison les plus savoureux cocktails !
Gardons cependant d'en médire, car il finira tôt ou tard dans la peau d'un casanoviste déclaré.
Reste le troisième groupe des amateurs des “Mémoires.” On peut les appeler les amis posthumes du Vénitien. Ils forment une sorte de franc-maçonnerie répandue dans le monde entier et se recrutent parmi les dilettantes cultivés, les hommes de lettres, les artistes, les médecins, les archivistes, voir les diplomates. Peu ou pas de femmes, comme si elles gardaient rancune à Casanova de ne pas s'être laissé fixer par une de celles qu'il prétend avoir tant aimées !
L'ancêtre de ces casanoviens c'est le Prince de Ligne, l'ami fidele de Casanova, celui qui l'encouragea le plus vivement à écrire le récit de ses aventures.
La liste est longue des casanovistes notoires ; on y rencontre Alfred de Musset, Zola, Henri de Régnier Octave Uzanne, Bruno Brunelli, Pierre Louys,Stefan Zweig et, plus près de nous, Philippe Monnier et Pierre Grellet.
Tout ce monde connaît son Casanova sur le bout du doigt et s'oriente avec aisance dans le labyrinthe de cette prose exubérante. Quelques uns le jugent sévèrement, d'autres en font un demi-dieu, les uns l'admirent ou l'envient, les autres le contrôlent et cherchent à le prendre en flagrant délit de mensonge. Mais tout le clan s'accorde pour pester contre l'éditeur de Leipzig qui s'entête à garder le manuscrit dans son coffre et à en refuser l'examen.

Les casanovistes précurseurs (avant 1950)

Ce fut la première génération dont les recherches et les travaux contribuèrent à l'édition de la Sirène. Ces précurseurs comme leurs successeurs étaient des passionnés du XVIIIeme siècle et Casanova leur donna l'occasion d'approndir leurs connaissances sur cette période précédant la révolution. Les mémoires de Casanova sont en effet une source d'informations précieuses sur la vie en Europe au XVIIIème siècle. Quand on consulte les biographies de ces casanovistes de la première heure on ne trouve aucune référence à Casanova. Je pense qu'ils avaient peur de se voir assimilés à un obsédé du sexe comme Casanova l'était perçu à cette époque. Depuis cette époque la place de Casanova dans notre morale a bien changé. Certains s'en servent, parfois avec talent pour se rappeler au bon souvenir de leur éditeur et commettre un ouvrage ou la paraphrase des mémoires prend une grande place.

Bernhard Marr (1856-1940)

Bernhard Marr (industriel et bibliophile) fut le premier à cataloguer les documents laissés pa Casanova dans la bibliothèque de Dux (Duchkov).
Son travail a parfois été critiqué mais a fourni une masse d'informations considérables. Certains documents disparus ou soustraits par des visiteurs de la bibliothèque de Casanova n'ont d'existence que par le catalogue de Bernhard Marr.
Le livre de Marco Leeflang rassemble 550 lettres échangées entre des casanovistes et Bernhard Marr. On trouvera les premières pages de son livre en téléchargeant le texte ci-après. Pour télécharger cliquer

Joseph Pollio (1852-1930)

Bibliographie anecdotique et critique

des ouvres de Casanova

page de garde

Journaliste, historien, bibliographe.

A aussi traduit de l'italien en français et écrit en italien
On ne peut pas parler de la production littéraire de Casanova sans parler des deux chercheurs qui ont établi les premières bibliographies.

Joseph Pollio rédigeat la première bibliographie à partir du travail de Bernhard Marr qui catalogua les manuscrits de Casanova conservés à Dux. Bibliographie anecdotique et critique des oeuvres de Jacques Casanova - Pari L. GIRAUD-BADIN 1926
Ce fut ensuite Rives Childs qui fit paraître la deuxième bibliographie reprise et augmentée dans les éditions suivante des mémoires.
Bibliographie complète dans le volume 3 de l'édition Bouquins de 1999 Page 1239.
Marco Leeflang compléta cette bibliographie en 2003.

Julia Fulpius-Gavard (1876-1935)

Juila Fulpius-Gavard eut la bonne idée de rassembler les p ensées plus ou moins profondes de Casanova  dans un petit livre avec une préface de Pierre Grellet l'auteur de Casanova en Suisse.
Quelques exemples :
- Pour être athée, il n'est pas besoin de science; il n'est donc pas difficile qu'un étourdit s'applique à le devenir.
- Un homme amoureux ne connait de véritable plaisir que celui qu'il procure à l'être aimé.
- La femme qui, par le peu qu'elle montre, parvient à inspirer de la curiosité à un homme, a fait les trois quarts du chemin pour le rendre amoureux, car l'amour est-il autre chose qu'une curiosité ? Je ne le crois pas et, ce qui le prouve, c'est que l'amour s'éteint dès que la curiosité est satisfaite?
- Etre bête, c'est avoir le privilège de ne jamais éprouver de l'ennui.

Un beau texte sur elle signé de Furio Luccichenti et Helmut Watzlawick.

LA PREMIÈRE CASANOVISTE
Réminiscences de Julia Fulpíus-Gavard
Par Furio Luccichenti et  Helmut Watzlawick
Que parmi les nombreux casanovistes il y avait et il y a aussi quelques femmes - bien moins nombreuses que leurs confrères masculins - fascinées par le parcours et l'œuvre de l’aventurier ne doit pas étonner, même si la pruderie héritée du 19ème siècle a longtemps retardé leur "sortie du placard". Il fallait attendre les premières décennies du XXe siècle pour découvrir la première femme casanoviste, la genevoise Julia Fulpius-Gavard (1876-1935), dotée d'une solide formation littéraire et historique, connue pour ses traductions et adaptations des pièces de théâtre d'auteurs italiens (dont Bruno Brunelli, Sabatino Lopez et Pirandello) mais surtout pour son engagement social en faveur des prisonniers et internés de la première guerre mondiale guerre et - dans les années 1920-30 - des femmes sans travail et ressources. Très intéressée par l'histoire culturelle du XVIIIe siècle, elle découvrit les mémoires de Casanova et lui consacra en 1927 un premier ouvrage, une sélection de ses
Maximes (1). En 1936, une année après sa mort, son fils publia le manuscrit inédit de sa biographie de Casanova, avec une préface de Bruno Brunelli (2). Dans sa bibliographie Casanovíana (1956) Childs appelait son livre "la première biographie de Casanova écrite par une femme"(3).
Après sa mort (août 1935), Brunelli écrivit en octobre 1935 un obituaíre (In Memoriam) de son amie et collaboratrice qui ne fut publiée que deux ans plus tard, dans la Revue mensuelle (Genève-Paris) du mois de juillet 1937. Un tiré-à-part de sa notice, enrichi d’autres témoignages et de textes inédits de Mme Fulpius.-Gavard fut publié par les éditeurs de la Revue Mensuelle en septembre 1937 (4). Quelques exemplaires de cette plaquette rarissime subsistent dans des collections d'anciens souscripteurs de la Revue Mensuelle et d'amis de la famille. Nous en publions ci-après des extraits de l'obituaire de Brunelli et un bref texte de Julia Fulpius-Gavard dédié aux casanovistes (5).

JULIA FULPIUS-GAVARD 1876-1935. IN MEMORIAM
Par Bruno Brunelli
Julia Fulpius-Gavard appartenait a` une vieille famille de la Savoie: son grand-père, lorsque celle-ci devint française, avait préféré se fixer définitivement à Genève ou, plus tard, la fillette poursuivit ses études jusqu'a l'obtention du diplôme pédagogique. Elle séjourna ensuite longuement en Allemagne et en Italie et y acquit la possession parfaite des deux langues. Mariée, elle continua ses occupations intellectuelles préférées.
Madame Fulpius, qui ressentit de tout temps une grande admiration pour l'esprit latin, rappelait volontiers ses origines sardes, et souvent ses études la ramenaient vers tout ce qui était l'expression du génie italien. Pendant la guerre mondiale, elle s'employa activement à l'aide aux prisonniers alliés en Allemagne et aux internés en Suisse, ce qui lui valut, de la part du Gouvernement français, la médaille de la reconnaissance française.
Après la guerre, elle consacre beaucoup de son temps à des œuvres sociales, et notamment à l'aide aux chômeuses, beaucoup aussi à ses recherches sur le XVIIIe siècle, qui la conduisirent inévitablement à Casanova. Elle remarque combien étaient nombreux - surtout parmi les journalistes - ceux qui s’acharnaient contre Casanova pour son immoralité, laquelle, bien plus que dans l'âme du Vénitien, fleurissait comme une mode chez les aventuriers de son temps.
Alors, elle se divertit à extraire des écrits de Casanova - et non pas uniquement de ses “Mémoires” - les réflexions moralisantes, fruits d'une vaste expérience, qui reproduisaient les états d’âme spéciaux du Vénitien dans les circonstances les plus variées de sa vie mouvementée.
Le “Bréviaire de Casanova” qu'elle publia en 1927, produisit une vive surprise chez ceux qui n'avaient vu dans l'aventurier qu'un jouisseur insouciant, préoccupé avant toute chose de divertissements libertins. Il ressortait de la que sa conception optimiste de la vie provenait, chez Casanova jeune, de sa parfaite santé, grâce a quoi il considérait cette vie comme un don précieux et les douleurs comme un mal inévitable rehaussant le prix du bienfait qu'est le bonheur; puisqu'il est possible d'éprouver de la douceur dans le désespoir d'un chagrin profond. Des regrets et une certaine amertume pénétreront dans son âme à l'approche de la vieillesse.
Dès lors, il subordonnera la vertu à l'épreuve de la douleur. [. . .]
L'étude de toute l'œuvre casanovienne, qui fut nécessaire à Mme Fulpius-Gavard pour compiler le “Bréviaire”, la conduisit à d'autres recherches du même genre.
Elle voulait démontrer que dans Casanova écrivain, on trouve parfois un narrateur humoristique qui n'a pas besoin de recourir à des situations érotiques pour intéresser le lecteur. C'est ainsi qu'elle retira des “Mémoires” de nombreux épisodes amusants que l'art d'un peintre genevois commenta d’un pinceau spirituel. Nous souhaitons que l'œuvre voie le jour par les soins d'un fils de Mme Fulpius qui partage les goûts de sa mère. Celle-ci eut à faire bien des recherches patientes, sans succès, pour l'identification de la «belle et mystérieuse Henriette» que la curiosité des érudits n'est point parvenue à sortir de l'ombre ou Casanova avait voulu la cacher; il ne s'attendait peut-être pas a ce que des initiales mystérieuses ou des noms différents fussent inutiles pour le défendre contre la curiosité des investigateurs d'aujourd'hui.
Mais d'autres études de Mme Fulpius-Gavard et une brillante conférence casanovienne qu'elle fit à Genève n'ont pas été imprimées.
Elle a beaucoup écrit et peu publié, car elle écrivait plutôt pour son propre plaisir que pour le public. Il y a donc d'elle de nombreuses pièces brèves inédites, pleines de vie et d'esprit, qu'elle faisait représenter le plus souvent dans un but généreux, en faveur des œuvres auxquelles elle s'intéressait activement [. . .] ”.
Mme Fulpius prit part à aucunes compositions de revues jouées à Genève, ou on la oyait dans aucunes rôles sur la scène. Son talent était profondément humain.
Membre de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, elle a écrit beaucoup de sayiètes et d'adaptations de pièces de théâtre italiennes, dont deux ont été jouées avec un beau succès.
Épouse dévouée, bonne mère de famille aux idées très larges. Elle était très libérale, respectant toutes les convictions sincères. Un esprit large, charitable et généreux. Bonne musicienne, elle déchiffrait avec enthousiasme et autrefois son réel talent d'accompagnatrice était souvent mis à contribution pour les bonnes œuvres.
Mme Fulpius fut une des plus actives fondatrices de l'Union des Femmes de Genève, qui s'occupait des problèmes des femmes, dans tous les aspects (sociaux, politiques, sanitaires et de travails, à initier des chômeuses.
CASANOVA ET LES CASANOVISTES
par Julia Fulpius-Gavard
Tout le monde lit ou a lu les fameux “Mémoires de Casanova, chevalier de Seingalt,” à en juger par les éditions qui se succèdent avec rapidité dans toutes les langues.
Il y a trois catégories de lecteurs des “Mémoires”: La première est composée de ceux qui ne cherchent dans cette autobiographie que les épisodes ultra-réalistes et les situations scabreuses. Leur curiosité de mauvais aloi une fois satisfaite, ils ne reviennent plus à Casanova. Et c'est tant mieux. Ce n'est pas dans cette catégorie que se recrutent les casanovistes car il y a les casanovistes ou casanoviens, comme il y a les rousseauistes et les lamartiniens.
Dans le deuxième groupe rentre l'amateur qui possède une ou plusieurs bonnes éditions des “Mémoires” alignés sur les rayons d'une bibliothèque (fermant à clé s'il a des fils qui vont encore au Collège !) Ce lecteur la n'ignore pas qu'il y a des choses plus intéressantes, dans ces nombreux volumes, que des exploits plus ou moins exagérés de don Juan. Vienne un jour de désœuvrement ou une convalescence, ce casanoviste inavoué va chercher un tome des “Mémoires” s'installe dans un fauteuil et demande au grand Vénitien l'oubli momentané de ses soucis ou de ses maux. Il savoure tout particulièrement certains épisodes, tels que celui de la fuite des Plombs ou le récit des entrevues avec Voltaire, le roi de Prusse, la grande  Catherine et autres personnages considérables que Casanova aborda, sa vie durant, avec l'aisance d'un grand seigneur.
Bien qu'il ait retiré le plus vif plaisir de sa lecture, il vaut toutefois mieux ne pas demander à cet honnête homme ce qu'il pense de l'amusant aventurier ! Car il pourrait bien froncer le sourcil et répondre d'un air dégoûté: "Heu ! Laissez donc, cet hurluberlu n'est pas pour les gens sérieux !”
Ce personnage ressemble un peu, n'est-il pas vrai au gentleman qui boit de l’orangeade en public mais se confectionne à la maison les plus savoureux cocktails !
Gardons cependant d'en médire, car il finira tôt ou tard dans la peau d'un casanoviste déclaré.
Reste le troisième groupe des amateurs des “Mémoires.” On peut les appeler les amis posthumes du Vénitien. Ils forment une sorte de franc-maçonnerie répandue dans le monde entier et se recrutent parmi les dilettantes cultivés, les hommes de lettres, les artistes, les médecins, les archivistes, voir les diplomates. Peu ou pas de femmes, comme si elles gardaient rancune à Casanova de ne pas s'être laissé fixer par une de celles qu'il prétend avoir tant aimées !
L'ancêtre de ces casanoviens c'est le Prince de Ligne, l'ami fidele de Casanova, celui qui l'encouragea le plus vivement à écrire le récit de ses aventures.
La liste est longue des casanovistes notoires ; on y rencontre Alfred de Musset, Zola, Henri de Régnier Octave Uzanne, Bruno Brunelli, Pierre Louys,Stefan Zweig et, plus près de nous, Philippe Monnier et Pierre Grellet.
Tout ce monde connaît son Casanova sur le bout du doigt et s'oriente avec aisance dans le labyrinthe de cette prose exubérante. Quelques uns le jugent sévèrement, d'autres en font un demi-dieu, les uns l'admirent ou l'envient, les autres le contrôlent et cherchent à le prendre en flagrant délit de mensonge. Mais tout le clan s'accorde pour pester contre l'éditeur de Leipzig qui s'entête à garder le manuscrit dans son coffre et à en refuser l'examen.
De cet intérêt extraordinaire, suscité par un ouvrage qui a pour principal mérite sa spontanéité, sont nés une multitude de livres, de brochures et d'articles pour ou contre le génial Vénitien.
L'un de ces casanovistes passionnés, le docteur Guesde [síc, pour Guède], si je ne me trompe pas, s'est amusé à refaire pour son compte et avec les moyens actuels de locomotion, tous les voyages de Casanova, allant de Venise à Naples puis à Paris, en Hollande, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Espagne, pour finir en Bohême – aujourd’hui Tchécoslovaquie - ou Casanova termina son aventureuse existence.
Si vous allez à Venise vous y rencontrerez peut-être un de ces fidèles tout occupé à découvrir la demeure de Casanova ou le couvent de Murano, témoin des folies de ce joyeux garçon, prototype du Vénitien dissolu mais cultivé de son époque.
C'est grâce aussi aux amis véritables de ce prestigieux personnage qu’un autre Casanova que celui des “Mémoires” nous a été révélé. Un Casanova qui a laissé au château de Dux d'innombrables manuscrits traitant de morale, de poésie, de philosophie, d'économie politique, de mathématiques même, tant étaient prodigieuses sa mémoire, sa culture et son intelligence.
Cet autre Casanova, celui des dernières années est infiniment émouvant mais il ne saurait nous faire oublier celui qui relata avec tant de naturel et de désinvolture les dessous de la petite histoire de son siècle.
Octobre 1933
Julia Fulpius-Gavard
( 1) Bréviaire de Casanova. Pensées choisies dans les œuvres du Chevalier de Seíngalt. Préface de Pierre Grellet. Lausanne, Éditions Spes, 1927.
(2) L'ouvrage a paru sous le titre: Les aventures tragi-comiques de Casanova. Paris et
Neuchâtel, chez Attinger, 1936. Il contient la liste des pièces de théâtre traduites par Mme
Fulpius-Gavard.
(3) L’histoire du casanovisme au féminin doit encore être écrite, Après Mme Fulpius-Gavard il fallait attendre l'année 1950 pour découvrir une autre femme auteure d'une étude approfondie sur Casanova, Margherita Sarfatti (Casanova contra Don Giovanni). Ici il est nécessaire de distinguer les auteurs féminins qui ont poursuivi leurs recherches et publications casanoviennes de manière continue de celles qui n’y ont consacré leur temps qu’occasionnellement. Parmi les premières il faut mentionner dans l'ordre chronologique de leur apparition sur la scène de la littérature casanoviste Angelika Hübscher (1955), Marie-Françoise Luna (1966), Martha A. Alden (1973), Luciana Alocco Bianco (1976), Chantal Thomas (1984), Cynthia Craig (1991), Marina Pino (1991), Gillian Rees (1992), Lydia Flem (1993), Ruth Bombosch (1994), Suzanne Roth (1997), Ilona Kovacs (1997), Catherine Toesca (1998) et Sabine Herrmann (2008). D'autres auteurs féminins ont publié des contributions spécifiques sur des aspects particuliers du parcours ou l'œuvre du Vénitien sans faire de lui un thème central de leurs recherches, p.ex. Elena Pompilj (1976), Emanuela Zucchetta (1988),
Renata Targhetta (1988), Barbara Evers (1990), Sylvia Ostrovska (1994), Maria A. Fabbri
Dall'Oglio (1998), Eva Eckstein (1998), Leda Vigliardi Paravia (1998), judith Summers (2003),Isadora Rose-Viejo (2005), Catherine Brebion (2005).
(4) (Bruno Brunelli et.a1.), Julia Fulpíus-Gavard 1876-1935. In Memoriam. Témoignages -
Pages retrouvées. Genève-Paris, 1937, 16 pp..
(5) V. aussi Intermédiaire ii, p. 42.

Baschet  Armand (1829-1886)

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Armand Baschet, né le 1er décembre 1829 à Blois, mort le 26 janvier 1886 dans cette même ville, est un littérateur, archiviste, journaliste et polémiste blésois. En correspondance avec Théophile Gautier et Charles Baudelaire, il fut un des plus grands spécialistes de Venise et de la cour des derniers Valois. Il a occasionnellement utilisé le pseudonyme de Paul Dumont. Il fut un des premiers à défendre l'authenticité des mémoires de Casanova dans la revue le livre.

Charles Henry (1859-1926)

Physiologiste, chimiste, historien des mathématiques. - Spécialiste de la littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles. - Bibliothécaire à la Sorbonne (1881-1892). - Directeur du Laboratoire de physiologie des sensations à l'École pratique des hautes études (à partir de 1897 ; maître de conférences dès 1892). - Docteur ès sciences (1911)
Un texte de Charles Henry sur les connaissances mathématiques de Casanova
Pour télécharger le texte : cliquer

Docteur Guède

Le docteur Guede fait partie de la première génération de chercheurs ayant traqué le texte de Casanova.
On lui doit l'édition de l'ouvrage de Casanova "A Leonards Snetlage" à partir du manuscrit que lui a confié le mathématicien Charles Henry.
Il fut moins inspiré dans ses conclusions sur la fuite des prisons de Venise en affirmant que c'est avec l'aide de Bragadin que Casanova réussit sa fuite.


Tage BUll (1881-1960)

Diplomate danois posté à Madrid, Rome et surtout à Paris. - Essayiste, spécialiste de l'oeuvre Giacomo Casanova (1725-1798). - Bibliophile

Merci à Marco Leeflang de m'avoir communiqué ce portrait



Edouard Maynial (1879-1966)

Historien de la littérature. - Auteur de romans pour la jeunesse sous le pseudonyme : Jean d'Avril. - Ancien élève de l'École normale supérieure (1899), agrégé de grammaire. - Membre de l'École française de Rome (1902-1904). - Professeur au lycée Buffon puis au lycée Henri IV.
Ouvrages sur Casanova : Casanova en son temps et Casanova après les Mémoires écrit avec Raoul Vèze. L'Histoire de ma vie" s'arrête en 1774. Edouard Maynial et Raoul Vèze ont essayé et réussi, d'après les documents laissés par Casanova, de retracer ses dernières années d'errance à travers l'Europe puis comme bibliothécaire à Dux. Ce livre est le seul qui nous donne une idée de ce qu'était la vie de Casanova à Dux. Ses relations épistolaires avec la mère du comte de Waldstein, ses démèlés avec le personnel. On découvre la personnalité du comte de Wadstein et les nombreuses relations qui permettent à Casanova d'avoir une vie sociale encore très riche.

Casanova après les mémoires

Casanova en son temps

Aldo Ravà (1879-1923)

Aldo Ravà se fit connaître en recuillant les lettres de femmes à Casanova. Lettres traduites en français par Edouard Maynial. Il projetait d'éditer les oeuvres complètes de Casanova quand la mort l'a prématurément fauché.

Raoul Vèze (1864-193?)

Pseudonymes : Bagneux de Villeneuve, Jean Hervez
Traducteur de Lysistrata d’Aristophane
Le parc aux cerfs et les petites maisons galantes  (1864)
Le Théâtre d'amour au 18e sìecle. Introd. et notes par B. de Villeneuve  (1923)
Mignons Et Courtisanes Au Xvi Siècle...L'oeuvre libertine de l'Abbé de Voisenon de l'Académie Française. Théâtre érotique français au XVIIIe siècle.
Il dirigea l'édition de la Sirène des mémoires de Casanova  en rassemblant pour la première fois toutes les informations recueillies depuis un siècle autant sur Casanova que sur les personnes citées dans son livre. Avec Edouard Maynial il écrivit : Casanova après les mémoires.

Joseph Legras

Joseph Legras a consacré plusieurs ouvrages à Casanova dans les années 20 :
- L'extravagante personnalité de Jacques Casanova - Bernard Grasset -1922
- Les grandes vies aventureuses - Casanova - Jacques Legras et Raoul Vèze
- Le véritable Casanova

Casanova

De Joseph Legras et Raoul Vèze

L'extravagabte personnalité de Casanova

Charles Samaran (1879-1982)

Charles Samaran était un archiviste et historien français, né le 28 octobre 1879 et mort le 15 octobre 1982. Archiviste paléographe (1901), ayant soutenu une thèse sur la Maison d’Armagnac, il a été membre de l’École française de Rome de 1901 à 1903. En 1927, Charles Samaran devint directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études (chaire de paléographie) puis professeur de « bibliographie et archives de l’histoire de France » à l’École nationale des chartes de 1933 à 1941. Il occupe la direction de la bibliothèque de l’École nationale des chartes de 1935 à 1948. Il est élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1941 et il est nommé directeur général des Archives de France jusqu’en 1948. De 1960 à 1982, il a été président du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS). De part son savoir et ses fonctions Charles Samaran était bien placé pour trouver dans les archives de France des preuves de ce qu'avait raconté Casanova. Il en trouva suffisamment pour écrire 2 livres : Jacques Casanova de Venise à Paris et Jacques Casanova de Paris à Dux en Bohème. Un autre livre : Jacques Casanova Vénitien.Dans son livre sur la fuite des prisons de Venise à l'inverse de Gugitz Samaran  défend la réalité de cette fuite ce que des recherches ultérieures viendront confirmer.

Charles Samaran

médaille Samaran

Casanova de Venise à Paris

Casanova de Paris à Dux

Casanova Vénitien

Ma fuite de Venise

Octave Uzanne (1851-1931)

Homme de lettre, bibliophile et journaliste. A écrit l'introduction de l'édition de la Sirène.

Edouard Maynial (1879-1966)

Historien de la littérature. - Auteur de romans pour la jeunesse sous le pseudonyme : Jean d'Avril. - Ancien élève de l'École normale supérieure (1899), agrégé de grammaire. - Membre de l'École française de Rome (1902-1904). - Professeur au lycée Buffon puis au lycée Henri IV
A aussi traduit de l'italien en français. D'ou la traduction des lettres de femmes à Casanova cataloguées pare Aldo Ravà.

Casanova après les Mémoires

Casanova en son temps

Correspondance entre Aldo Rava et Albert Brockhaus

Gugitz Gustav (1874-1964)

Grand spécialiste de l'histoire de Vienne en Autriche et du folklore religeux. Il se passionna avec un regard très critique pour les mémoires de Casanova. Il en tira un livre : Giacomo Casanova und sein Lebensroman; Historische Studien Zuseinen Memoiren. Son livre n'a pas été traduit en français.
On y trouve une photo du bureau de Casanova et une carricature que Gugitz attribue à Casanova mais non confirmée.

Portrait de Gustave Gugitz

Le livre de Gustave Gugitz

Bureau de Casanova

Carricature attribuée à Casanova

Pierre Grellet (1882-1957)

Pierre Grellet était un brillant journaliste suisse qui a écrit un livre sur les aventures de Casanova en Suisse qui fait référence et un livre sur la Suisse des diligences.
Le livre qu'a conscré Pierre Grellet à Casanova est rempli de précisions vérifiées sur la présence de Casanova en Suisse.

Portrait de Pierre Grelet

Buste de Casanova

La Matte

Les casanovistes entre 1950 et 1980

Pierre Gruet (1917-2001)

Personnage aux multiples facettes qui repris la direction de la revue Casanova Gleanings après le départ de Childs. Helmut Watzlawick , Marco Leeflang et Furio Luccichenti lui ont consacré un article chargé d'admiration dans la revue L'intermédiaire des Casanovistes en 2003 dont voici un extrait :

Nous avons fait sa connaissance à Venise, dans le petit palais Vendramin de la Giudecca situé au bord du bacino S. Marco, vis-à-vis du palazzo ducale et de la piazzetta, qu'il avait acheté en 1972. Ce grand négociant *retraité' avait découvert par hasard les mémoires de Casanova et ressenti une affinité profonde avec cet aventurier d'une autre époque, comme lui bâtisseur de sa propre fortune, comme lui attiré par les opportunités hasardeuses, comme lui jamais content d'une situation acquise et trop tranquille. Il nous parlait rarement de son passé et de ses affaires personnelles – on savait de quelques remarques que son père avait été ingénieur d'irrigation en Turquie, que ses parents devaient affronter beaucoup de difficultés matérielles après leur retour en France, qu'il avait profité d'une éducation classique dans un internat provençal, qu'il avait été pilote de chasse pendant la guerre, qu'il avait travaillé au Maroc, qu'il avait fait fortune après la guerre mondiale comme négociant transitaire. Dans sa belle demeure dans les Yvelines, à mi-chemin entre Paris et Chartres, il avait lancé un élevage de faisans et était fier de s'appeler 'aviculteur'. Au cours des années les faisans disparaissaient, proie des lions du parc animalier voisin de Thoiry auxquels ils rendirent des visites imprudentes. Son esprit d'aventures se manifesta aussi dans d'autres entreprises insolites – encouragé par ses contacts amicaux avec un collaborateur de l'ayatollah Khomeini (en exil dans un village voisin), il se rendit à Téhéran en pleine crise de pétrole qui suivit le renversement du régime du Shah pour négocier (en vain) l'achat de la cargaison d'un navire-citeme iranien.
Sa rencontre avec quelques 'anciens' du monde des casanovistes – Samaran, Childs, Mars – l'avaient incité à prendre en main le timon de la revue Casanova Gleanings, menacée alors dans son existence matérielle par la départ de son fondateur et éditeur Childs. Cette revue était depuis sa fondation (1958) l'unique lien international du groupe très éparpillé des érudits, amateurs et autres enthousiastes de Casanova qui oeuvraient à cette époque plutôt en marge du monde académique (encore très peu disposé à s'occuper de cette thématique). L'intention de Pierre Gruet allait bien au delà du sauvetage financier de la revue dont il confiait la direction à Francis Mars – il voulait créer dans son palais vénitien un véritable salon settecentesco réunissant une petite société de spécialistes de Casanova dans un cadre quasi familial. C'est ainsi qu'il accueillit à la Giudecca dans les années 1975 à 1981 pour quelques jours un groupe d'amis casanovistes, un cénacle de 'douze apôtres' comme il les appelait, qui profitaient de son hospitalité dans une ambiance de rêve. Chaque année, il ouvrit sa maison aussi au monde extérieur en organisant une réunion publique pendant laquelle fut attribué un prix annuel "Casanova" largement commenté dans la presse locale. Pierre Grues avait bien son propre intérêt de recherches – l'épisode de la nonne M.M. (v, son article "M.M. et les Anges de Murano", Casanova Gleanings xviii, 35-41, réimprimé dans l'édition Bouquins des mémoires de Casanova, vol. i, 1063-1069) – et défendait contre vents et marées son identification de M.M. avec Marina Morosini-Pestrin. Les Casanova Gleanings augmentèrent sous son mécénat leur volume, dans une présentation plus luxueuse. Il n'intervenait nullement dans la direction de la revue et se contentait d'encourager ses amis à poursuivre leurs recherches qu'il subventionna en cas de besoin. Il était lui-même un collectionneur passionné des oeuvres de Casanova, une collection précieuse mise à la disposition de ses amis et visiteurs. La bibliothèque du palais de la Giudecca fut enrichie par l'achat de microfilms tirés d'archives et les donations des casanovistes qui contribuaient ainsi à créer une documentation destinée à rivaliser celle de Childs (partie aux Etats-Unis); la pièce de résistance de la bibliothèque était le fac-similé du manuscrit des mémoires de Casanova, offert par le directeur de la maison Brockhaus. Pierre Gruet avait enregistré son salon vénitien comme fondation; Il fut son président mais ce titre n'entraîna aucune formalité

–Il fut toujours l'hôte privé, le pater familias de ses invités. Après des débuts prometteurs ses relations avec la société vénitienne entrèrent en zone de turbulences – d'abord accueilli à bras ouverts comme mécène (il aida à restaurer l'église du couvent S. Maria degli Angeli à Murano), des litiges juridiques avec une collaboratrice appartenant à la bonne société de la Serenissima lui créèrent maintes difficultés et lui fermèrent certaines portes, dont celle du patriarcato.

L'introduction d'un impôt spécial sur les grandes fortunes suite au changement politique en France (1981) incitèrent Pierre Gruet à quitter l'Europe. Le salon de la Giudecca ferma ses portes, le palais fut vendu à une duchesse anglaise (qui le céda plus tard aux propriétaires de l'hôtel voisin Cipriani), la documentation trouva un asile temporaire dans une autre résidence de Pierre Gruet, à Cannes, le fac-similé du manuscrit des mémoires fut rendu à ses propriétaires, la famille Brockhaus (Une partie de la documentation fut par la suite donnée par Gruet à la rédaction de l'Intermédiaire des casanovistes, à Genève. Quant au fac-similé du manuscrit des mémoires, celui-ci fut confié en 1998 par la maison Brockhaus au Musée Casanova à Eux, à l'occasion des fêtes du bicentenaire (et grâce aux interventions de Marco Leeflang». Ce n'est qu'après départ de Pierre Gruet que les casanovistes se rendirent compte de l'ampleur de son mécénat et de la perte qu'ils venaient de subir. Aucun membre du groupe ne fut capable d'assurer la publication des Casanova Gleanings qui cessèrent de paraître. Toutes les tentatives de trouver une autre institution publique ou privée qui pouvait servir d'hôte à des réunions de casanovistes échouèrent. Il fallait quatre années à quelques 'jeunes' rescapés du groupe de la Giudecca pour lancer une nouvelle revue, il fallait attendre quinze ans pour trouver l'occasion de se réunir entre casanovistes sous les auspices d'institutions universitaires qui commençaient alors à s'intéresser à Casanova.

Et Pierre Gruet pendant ce temps? Agé de 65 ans, il s'était lancé dans une nouvelle aventure, devenant éleveur aux fins fonds du Paraguay où il avait acheté une grande hacienda; pour surveiller son domaine et pour joindre la capitale il pilotait son propre avion. Cette vie audacieuse durait une dizaine d'années. Il se retira ensuite en France, reprenant de temps en temps contact avec quelques rares amis casanovistes qui retrouvèrent dans sa maison de Thoiry la même hospitalité familiale dont ils avaient profité à Venise. Selon sa devise il fallait changer de passion, de carrière et de demeure tous les dix ans. Il disait vrai car dix ans plus tard nous le perdions pour toujours.

A. Hübscher (1912-1999)

Epouse de Arthur Hübscher (1897-1985) et spécialiste du XVIIIème siècle et de Schopenhauer en particulier, A. Hübscher s'intéressa très tôt à Casanova et fut un membre éminent de l'équipe de casanovistes autour de Rives Childs et Pierre Grellet. Avec son Mari elle rédigea l'indexd et les annotations de l'édition Brockhaus-Plon de 1960 qui fut la première édition du texte  non expurgé  de Casanova.

James Rives Childs (1893-1987)

Diplômé de Harvard, diplomate dans plusieurs pays du Golf il a consacré à Casanova une biographie qui fait référence auprès de casanovistes et une bibliographie très complète. Il a aussi lancé la deuxième revue casanoviste :"Casanova Gleanings" quasiment introuvable aujourd'hui. Autre ouvrage consacré à Casanova  : Casanova : A new Perspective

Portrait de James Rives Childs

Bibliogtaphie Casanova

Biographie de Casanova

Francis L. Mars (1925-1995)

par Helmut Watzlawick


Francis Mars, psychiatre de profession mais bibliographe dix-huitémiste par passion, avait rejoint les rangsdes casanovistes grâce à la rencontre fortuite avec J. Rives Childs qui s’était installé à Nice, en 1954, après avoir quitté le service diplomatique américain. Pour donner suite à sa bibliographie Casanoviana (1956), Childs avait lancé en 1958 sa revue annuelle Casanova Gleanings à laquelle Mars collabora dès 1959. En 1974, suite au retour de Childs aux Etats-Unis et à la cession de la revue à Pierre Gruet, Mars la responsabilité rédactionnelle jusqu'à la disparition des Gleanings, en 1980. Les nombreuses études qu'il publia pendant cette période se distinguaient par une grande rigueur, basée sur sa vaste connaissance de l'histoire littéraire des Lumières françaises et ses minutieuses recherches d'archives. Entouré des collaborateurs venant d'horizons très divers il réussit à maintenir ainsi la tradition de recherches scientifiques de Charles Samaran, ajoutant une nouvelle facette dans un domaine encore mystérieux pour la plupart des casanovistes, l'analyse bibliographique matérielle. S'il se fit connaître parmi les cercles des dix-huitiémistes en France et ailleurs, ce fut moins par ses travaux sur Casanova mais surtout par ses recherches sur Ange Goudar, sur Robert Challe (dont il fut le premier à réclamer la paternité du Militaire philosophe) et sur les éditeurs et imprimeurs des livres anonymes du 18è siècle. Les lecteurs des Casanova Gleanings ignoraient tout de sa véritable profession et des autres intérêts de cet érudit privé – l'histoire de l'art, l'histoire du Piémont et du comté de Nice, l'œuvre de Stendhal.

Tous ceux qui l'avaient fréquenté connaissaient et craignaient son caractère irascible, fougueux et méfiant, son impatience, son perfectionnisme nourri par une mémoire exceptionnelle et des connaissances encyclopédiques, son hostilité envers les 'feuilletonistes' et autres 'tricheurs du casanovisme', les critiques acerbes qu'il voua non seulement à certains casanovistes mais à bon nombre d'auteurs traitant d'autres sujets dans 'ses' domaines de recherche. La disparition de la fondation d'études casanovistes de la Giudecca (1981) qui entraîna celle des Gleanings fut une rupture très douloureuse pour Mars qui vivait d'un modeste revenu de travail partiel dans un cabinet médical et n'avait ni les ressources ni la force pour reprendre le fil de ses recherches et publications dans un autre cadre. Il se retira dans son appartement niçois et coupa presque tous ses liens avec ses anciens amis, collaborateurs et correspondants. Il ne quitta sa ville natale que pour passer quelques semaines dans sa thébaïde piémontaise, une cabane isolée dans les montagnes de la province de Cuneo. La mort de son épouse (1984) le plongeait encore plus dans la solitude et le silence; sa méfiance naturelle faisait place à une véritable manie de persécution.
Mars fut un précepteur précieux pour nos propres recherches et une source inépuisable d'informations bibliographiques. Mais il fut un aussi ami difficile auquel il allait pardonner son goût pour les polémiques et maints rites éruptions d'un tempérament orageux. Les journées passées en sa compagnie ressemblaient souvent à un parcours du combattant, qu'il s'agissait de ses disputes avec d'autres casanovistes, avec le personnel d'archives et de bibliothèques, avec ses voisins de palier ou encore des malheureux garçons d'un bistrot. Appartenant (dans les termes du prince de Ligne) ‘A un très petit nombre de personnes qui trouvent grâce devant lui', il nous fut possible de maintenir nos relations épistolaires et nos recherches communes sur Zannowich et Goudar au delà de la rupture de l'année 1981. Quand Mars fut informé de la création de l'Intermédiaire des casanovistes (1984), il en prit acte mais n'avait plus le courage de participer à cette nouvelle entreprise à laquelle il prédit un avenir difficile.
Notre dernière rencontre eut lieu en octobre 1988, à Nice, sept années après l'ultime réunion casanoviste dans le palais de Pierre Gruet, à la Giudecca. Mars sembla heureux de cette intrusion dans sa solitude et prit grand plaisir de servir de guide dans sa vieille ville de Nice et d'exhiber des dons insoupçonnés de cuisinier. Son appartement était rempli des milliers de livres et de manuscrits entassés sans ordre apparent sur les tables, les sièges, les lits et le sol, rendant difficile le moindre mouvement. Les  résultats de quelques quarante de recherches sur les livres anonymes et sur les imprimeurs du 18e siècle étaient consignés sur d'innombrables cartes manuscrites conservées dans des boites à chaussures. Pendant les longues heures passées ensemble dans cette caverne d'Ali Baba, autour d'une surprenante bouteille d'un vieux cognac (héritage de son père), Mars parlait de sa famille, des sa carrière de psychiatre en Normandie et en Provence, de ses relations parfois difficiles avec Childs. Il était fier d'appartenir à une famille ancienne et de compter parmi ses ancêtres un marquis d'Antonelle et un duc de Fin-James. Néanmoins, ce jacobin moderne exalta aussi temps les faits sanglants de la Révolution française et le rôle de ses ancêtres dans les régicides de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Sa dernière lettre datait du mois de janvier 1990. Puis, plus aucune nouvelle. Toutes les tentatives de retrouver ses traces avec l'aide d'anciennes connaissances restèrent vaines. Des recherches entreprises sur place en 1994 confirmaient que Mars avait quitté son domicile trois années plus tôt sans laisser d'adresse; des  rumeurs non vérifiables couraient au sujet de son décès en 1992 ou 1993, aussitôt réfutées par l'Etat civil de Nice. En 1996, la bibliothèque de Nice confirma la nouvelle de son décès mais ne pouvait préciser ni date ni lieu. Un libraire niçois fréquenté par Mars affirma qu'avant sa disparition notre ami aurait passé quelques temps en Angleterre ou aux Etats-Unis. Nos correspondances avec plusieurs institutions que Mars pouvait connaître dans ces pays resta sans résultat – il ne les avait pas contactées. Ce fut finalement notre collègue Jean-Claude Hauc qui découvrit l'acte de décès de Francis Mars (mort le 19 janvier 1995 à Nice) et qui trouva aussi d'autres informations sur les dernières années de sa vie. La rumeur d'un séjour en Angleterre trouva une explication inattendue – en 1991, Mars fut obligé de quitter son appartement et prit une chambre meublée dans un modeste hôtel niçois situé dans la Rue d'Angleterre, près de la gare. Il y arriva sous un nom d'emprunt, apparemment décidé de couper tous les ponts avec sa vie antérieure. Selon la gestionnaire de l'hôtel, il y vivait dans la plus grande indigence et n'avait chez lui ni livres, ni d'autres papiers. Il passait dans cet hôtel les dernières années de sa vie, sansdonner de ses nouvelles, sans demander de secours à ses anciens amis. Quatre ans plus tard il mourut à l'hôpital de l'avenue Victoria et fut enterré dans un des caveaux de sa famille, au petit cimetière de l'Ariane, au pied de la grande nécropole niçoise. Trois personnes seulement assistaient à ses funérailles; aucune inscription sur la pierre tombale nous rappelle son nom. La solitude accompagna Mars jusqu'au tombeau.
La destinée de sa grande bibliothèque reste un mystère que ni nos recherches ni celles de la Bibliothèque de Nice n'ont encore pu éclaircir. Nous avons retrouvé quelques-uns de ses Goudariana chez un vieux libraire niçois, ancien ami de Childs. Mais Mars a du se séparer de la plus grande partie de ses collections en 1991, quand il quitta son appartement. Les a-t-il cachées dans un grenier ou une cave ? Les a-t-il confiées à une personne qui ignorait leur importance pour les chercheurs ? Les a-t-il abandonnées à une déchetterie, dans son état découragé ? Il est fort à craindre que sa précieuse documentation de recherches, ses collections de manuscrits, d'ouvrages historiques et de livres rarissimes soient perdues pour toujours.
QUELQUES REPÊRES THÊMATIQUES DES TRAVAUX DE FRANCIS MARS (1): sur Ange Goudar
– 'Ange Gondar, cet inconnu (1708-1791) - essai bio-bibliographique sur un aventurier polygraphe du XVIIIme siècle', Casanova Gleanings ix (1966)
– 'Addenda' de la bibliographie de Gondar, Casanova Gleanings x (1967), xi (1968) et xiv (1971)
–'Du nouveau sur Ange Gouda', Casanova Gleanings six (1976)
–'Encore Ange Gondar', Casanova Gleanings xxiii (1980)
sur le comte de Lamberg
–  'Essai d'une bibliographie de Max. Lamberg', Casanova Gleanings viii (1965)
sur Robert Challe:
–'Avec Casanova à la poursuite du Militaire philosophe - une conjecture raisonnée: Robert Challe, Casanova Gleanings xvii (1974)
sur Urbain-Philippe Salmon:
–  'Un savant angevin de l'époque révolutionnaire, Urbain-Philippe Salmon (1768-1805), médecin militaire, géologue et ami de Stendhal' (avec J. Théodoridès), Comptes Rendus du 93e congrès national des sociétés savantes (Tours 1968).
–  (1) Il s'agit d'un choix de sa bibliographie. Pour des listes plus complètes consulter Quick guide 2002 in the Casanoviana bibliographie de Marco Leeflang et ['Index of the review ‘Casanoviana Gleanings (2001). Ces listes ne viennent pas compte des articles sur des thèmes de psychiatrie publiés dans 1a presse médicale.



les casanovistes depuis 1980

Watzlawick Helmut

Helmut Watzlawick, économiste de profession est venu à étudier Casanova par la fréquentation de Gustav Gugitz pendant ses études. Comme pour Samaran Casanova est son jardin secret. Il apporte son concours savant et précis à presque toutes les éditions récentes des mémoires de Casanova. Par ses recherches sur le terrain il a découvert le véritable nom d'Henriette, le grand amour de Casanova mais un autre casanoviste (Louis-Jean André) a donné une explication différente mais également argumentée. L’enquête est sans fin et, comme l’écrit Helmut Watzlawick: « Il faut redouter le jour où la découverte de documents probants mettra un point final à la poursuite d’Henriette.
Hemut Watzlawick a aussi découvert dans les archives de Venise le certificat de baptême de Zanetta Casanova.
Avec Furio luccichenti, Marco Leeflang et Françoise Luna il a assuré l'édition pendant 23 ans de la revue "L'intermédiaire des casanovistes"
On trouvera dans la Revue des deux Mondes une interview d'Helmut Watzlawick qui parle fort bien de Casanova : article à télécharger

Marco Leeflang

Résidant la moitié de l'année à Utrecht, en Hollande, l'autre dans le petit village du Poujol, en Ardèche, Marco Leeflang est le grand spécialiste des archives casanoviennes. Il a transcrit tous les documents du fonds Casanova conservés aux Archives d'État de Prague et est l'auteur d'un DUX IONNAIRE recensant tous les noms propres cités dans les ouvrages de Casanova dont un exemplaire est déposé à la Bibliothèque nationale de France. Il a écrit de nombreux articles dans les Casanova Gleanings et L'intermédiaire des casanovistes. Avec G. Luciani et M.-F. Luna, il a participé à l'édition de «Mon cher Casanova...» regroupant les lettres de Maximilien Lamberg et de Pietro Zaguri à Casanova, Édition Honoré Champion, 2008. Il a également présenté avec Tom Vitelli un inédit de Casanova, Examen des Études de la nature et de Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, Documents cavanoviens, Utrecht, 1985.
Son dernier ouvrage : Correspondance adressée à Bernhard Marr recense 550 lettres de Casanovistes ayant correspondu avec lui.

Gérard Luciani

Gérard Luciani, professeur émérite à l’université Stendhal de Grenoble, est spécialiste du XVIIIe siècle italien, et en particulier du théâtre vénitien.


Jean-Claude Hauc

Jean-Claude Hauc commence à s'intéresser sérieusement à Casanova en 1994, lors de la rédaction de son essai "L'appétit de Don Juan". Il lit alors les trois tomes de l'Histoire de ma vie parus l'année précédente chez Robert Laffont, puis se procure diverses biographies et des études concernant l'aventurier : Charles Samaran, Guy Endore, Robert Abirached, James Rives Childs, Félicien Marceau, Chantal Thomas…
Ouvrages :
En 1998, Pascale Ammar-Khodja, directrice du magazine montpelliérain Reg'Arts, lui commande un article à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la mort du Vénitien. Jean-Claude Hauc choisit d'évoquer la belle Montpelliéraine qui croisa par trois fois la route de Casanova (à Londres, en 1763 ; à Leipzig, puis à Dresde, en 1766, où elle devint sa maîtresse ; et enfin à Montpellier, en 1769). À la suite de cette publication commence à se faire jour en lui le désir d'en apprendre davantage concernant l'origine de cette jeune femme que les casanovistes ne sont pas encore parvenus à identifier. Jean-Claude Hauc prend alors contact avec Helmut Watzlawick, directeur de L'intermédiaire des casanovistes (Genève), qui lui fournit quelques renseignements de première main, puis se lance dans un long travail de dépouillement d'archives à Montpellier et à Nîmes, et finit par découvrir la date du mariage de la belle Montpelliéraine (le 19 août 1756), son nom de jeune fille (Jeanne-Marie Rudavel), le nom de son époux marchand de vin et de simples à Montpellier (Vincent Latour), etc.
En 1999, le numéro XVI de L'intermédiaire des casanoviste publie sous le titre de « La belle Montpelliéraine – Essai d'identification » l'essentiel de ces travaux.
La même année, Jean-Claude Hauc publie dans Reg'Arts un article sur Ange Goudar, aventurier montpelliérain, complice de Casanova, qui va l'occuper pendant de longues années.
En 2004, Jean-Claude Hauc publie Ange Goudar. Un aventurier des Lumières chez Honoré Champion.
En 2006 Voyage de Casanova à travers la Catalogne, le Roussillon et le Languedoc (les presses du Languedos)
En 2009, Jean-Claude Hauc publie aux Éditions de Paris : Aventuriers et libertins au siècle des Lumières

Gerard Lahouati

Gérard Lahouati est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’Université de Pau. Après une agrégation de Lettres modernes à Paris (1973), il obtient un doctorat de littérature française à l’Université de Rennes 2 en 1988. Responsable du Master Arts, Lettres, Langues et civilisations , ses recherches portent sur le concept d’individu tel qu’il se construit dans la littérature française du 18è siècle et dans les textes contemporains. Il s’intéresse aussi de très près aux brouillons et autres traces d’élaboration d’un texte. Pendant ces trois dernières années, il s’est consacré à l’élaboration du manuscrit de Casanova Histoire de ma vie : volume1 dans la collection de la Pléiade publié en 2013, un auteur familier puisque sujet de son doctorat (l’idéal des Lumières dans « l’histoire de ma vie » de Jacques Casanova ).Lors de la grande exposition de la BNF consacrée à Casanova en 2011, il participe à la rédaction du catalogue intitulé Casanova, la passion de la liberté . Avec Françoise Tilkin, directrice de l’ITEM-CNRS, il coordonne un groupe d’études des manuscrits de Casanova. Ces chercheurs vont réaliser l’inventaire scientifique de l’ensemble du fonds manuscrit conservé à Prague afin de le numériser et le mettre en ligne. D’autre part, Gérard Lahouati prépare les volumes 2 et 3 de Casanova en collaboration avec Marie-Françoise Luna, mais aussi une édition « génétique » du dossier Chardin de Francis Ponge et une monographie consacrée au peintre hollandais Johannes Torrentius (1589-1644).
(France Inter 6 mai 2013)

Furio Luccichenti

Furio Luccichenti vit à Rome, près de la villa Borghèse. Il a commencé à publier dans les Casanova Gleanings en 1978, puis a fait partie du comité de rédaction de L'intermédiaire des casanovistes dès sa création. Grand connaisseur de la ville éternelle, il a identifié plusieurs maîtresses romaines de Casanova parmi les archives de diverses paroisses. De 2013 à 2015, il a participé à l'édition de l'Histoire de ma vie dans la Bibliothèque de la Pléiade. Bien que connaissant parfaitement le français, Furio Luccichenti n'écrit qu'en italien. En 1992, il a publié Lettere a Casanova de Simon Stratico, Documents casanovistes. En 2010 il afait paraître la correspondance entre AldoRava et Bernhard Marr.
Son dernier opus est un ouvrage en collaboration avec Stefano Feroci intitulé En travestie - Bellini-Teresa, 1985.
En 2018 parait la correspondance entre Brockhaus et Aldo Rava.

Marie-Françoise Luna

Professeur émérite de littérature française du XVIIIe siècle à l'Université de Grenoble III.
Ouvrages :
Casanova mémorialiste. Paris: Honoré Champion Éditeur, 1998 :Rédigée dans les années 1790, l'histoire de ma vie de Jacques Casanova de Seingalt s'est trouvée victime d'une publication posthume au XIXe siècle, en pleine réaction puritaine; édite des l'origine en adaptations (sous le titre "mémoires de j. Casanova"), le texte français original n'a été publié que deux fois, en 1960-1962 (ed. Brockhaus-Plon) et en 1993 (R. Laffont). Ces handicaps ont gravement nui à l'image de Casanova, empêchant cette œuvre exceptionnelle qu'est l'histoire de ma vie d'être appréciée à sa juste valeur. Après avoir présenté l'histoire du manuscrit (près de 4000 pages) et de sa rédaction, cette étude explore d'abord les principaux aspects autobiographiques de l'œuvre (son projet, ses rapports avec d'autres mémoires et notamment les confessions de J.J. Rousseau, la fameuse question de la véridicité, le problème de la mémoire, les figures du narrateur et du lecteur). Elle tente de prendre la mesure du mythe personnel de Casanova, en montrant le parti que choisit l'auteur de présenter sa vie comme un égarement joyeux, impénitent, et en considérant les ambivalences qui mêlent en lui le mage au philosophe des lumières, le libertin au moraliste. Le tableau extraordinairement vivant que brosse le mémorialiste de l'Europe de son temps est examiné à travers sa pratique et sa philosophie du voyage, ainsi que sa passion pour la presse et l'histoire. Sont évoqués enfin les aspects dramatiques et romanesques de l'écriture de Casanova, nourrie d'expérience théâtrale, de lectures de romans et surtout de son admiration pour l'Orlando Furioso. Replacée à l'intérieur du vaste ensemble de son œuvre (publiée ou manuscrite), située par rapport à celles de ses contemporains et de ses modèles préférés (Voltaire, Horace, l'Arioste), l'histoire de ma vie laisse ainsi approcher les mystères d'une pensée paradoxale et la magie d'une écriture insolite, à cheval sur les cultures italienne et française, comme sur la tradition humaniste et l'esprit des lumières.


Casanova à travers l'Europe. In: Dix-Huitième Siècle, Nr. 25. Reims, 1993.
Casanova Voyageur. In: Euphorion, vol. 79, Grenoble 1985.
Casanova, lecteur des guides touristiques. In: L'Intermédiaire des Casanovistes, Nr. 1. Genève 1984.
Casanova fin de siècle, textes du Colloque international de Grenoble 2002 réunis et présentés par M.-F. Luna.

Avec Gérard Lahouati, Furio Luccichenti, Alexandre Stroev et Helmut Watzawick elle a dirigé la dernière édition des mémoires de Casanova dans la Pléiade.

Chantal Thomas

est un écrivain et une universitaire française.

Elle obtient le prix Femina en 2002 pour son premier roman Les Adieux à la reine.

Spécialiste du XVIIIe siècle, en particulier de Sade et de Casanova, elle a enseigné dans plusieurs universités (États-Unis, France) et est directrice de recherche au CNRS.

Elle est une des présidents d’honneur du prix Marguerite-Duras et officier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Elle obtient le prix Roger-Caillois en 2014.
1985 : Casanova, Un voyage libertin, Paris, Éditions Denoël. Folio no 312 :Des analyses souvent pertinentes du mode de fonctionnement de Casanova

2014 : Un air de liberté : Ces Variations sur l’esprit du XVIIIIe siècle sont des variations sur un esprit rebelle et vagabond, fantaisiste, attaché à la jouissance singulière, au refus de tout comportement de groupe. Un esprit révolutionnaire ? Libertin et libertaire plutôt, comme va le révéler la rencontre avec les événements de 1789 et surtout avec la Terreur

Gillian Rees

Vit à Eastbourne, dans le Sussex. Spécialiste du séjour londonien de Casanova (1763-1764), elle a publié en anglais des nombreux textes dans L'intermédiaire des casanovistes sur Zanettta Casanova (XIII, 1996), Milord Montagu (XIV, 1997), Lord Pembroke (XV, 1998), Sophie Pompeati, fille prétendue de Casanova (XXII, 2005) ou la célèbre maison de plaisir Carlisle House (XXVI, 2009).

Tom Vitelli


Correspondant américain de L'intermédiaire des cavanovistes. Vit à Salt Lake City et écrit en anglais. Il a publié de nombreux textes parmi lesquels une étude sur l'humour chez Casanova (XV, 1998), ainsi qu'une remarquable Casanova's Genealogy: Record in Parma réalisée à partir des archives des Mormons (XXI, 2004).


Alexandre Stroev

Originaire de Russie, Alexandre Stroev fait ses études à la faculté des Lettres de l'université dÉtat de Moscou où il obtient son doctorat et soutient une thèse sur La typologie des genres romanesques et le roman français des Lumières. En 1990, il s'occupe de l'édition russe de l'Histoire de ma vie. Après un passage en tant que professeur invité à l'Université Paul Valéry de Montpellier, il intègre le Département de Littérature générale et comparée de l'Université Paris 3 Sorbonne dont il est aujourd'hui Directeur. Il a publié plusieurs textes dans L'intermédiaire des casanovistes ainsi qu'un ouvrage essentiel, Les aventuriers des Lumières (PUF, 1997). Alexandre Stroev est en outre l'un des spécialistes des rapports entretenus par Casanova avec la franc-maçonnerie.

Pablo Günther

Pablo Günther a construit un site formidable sur les voyages de Casanova à travers l'Europe. Ce site est en 2 versions : en allemand et en anglais. On y trouve le détail de chacun de ses voyages: lieu de déprt, lieu d'arrivée, kilométrage effectué, dépenses, moyen de transport utilisé (on peut enfin visualiser à qui ressemble une voiture anglaise ou un Pot de chambre). C'est tout le quotidien des voyageurs du XVIIIème siècle qui nous apparait grace à ce gigantesque travail de documentation.
Il vient de remettre en ligne ce site et je l'en remercie. Pour le consulter en allemand aller là : cliquer pour se connecter

Version traduite en français : cliquer ici pour se connecter

Version en anglais : cliquer ici pour se connecter

Il m'a également autorisé à permettre le téléchargement de ce travail au format PDF. Pour le télécharger aller dans la rubrique documents : aller là


Stefano Feroci

Stefano Feroci, né a Florence, casanoviste, a collaboré avec la revue "L'Intermediaire des casanovistes" et est l’auteur de plusieurs livres riches de recherches inédites sur les séjours de Casanova en Toscane et à Milan..., et, avec Furio Luccichenti, est aussi l’auteur d'un essaye sur "Teresa-Bellino". Il vient de faire paraître en 2018 : Une promenade à Paris avec Giacomo Casanova

Stefano Feroci

Bellino

Casanova à Paris

Casanova à Milan

Casanova en Toscane

Casanova in Tuscany

Version EPUB

Dominique Vibrac

Dominique VIBRAC est né à Metz en Moselle, un peu comme Verlaine "par un hasard" de garnison, puisque son grand-père, officier supérieur à la retraite y était retiré.

Docteur en histoire de la philosophie de l'Université de Paris IV Sorbonne, il soutient une thèse consacrée précisément à l'un des grands amour de sa vie, Dante, et rédigée sous la direction de Ruedi Imbach. A la demande de ce dernier il traduit le "Convivio" oeuvre de Dante ("le Banquet") en français.

Conférencier polyglotte (français, anglais, italien, allemand), il s'intéresse également beaucoup à deux figures d'exception ayant séjourné à Paris, Casanova et Oscar Wilde. Au sujet de Casanova il a coécrit avec le casanoviste Stefano Feroci un guide des lieux parisiens marqués par Casanova.

Louis-Jean André (1930-2017)

Médecin, directeur de l'Institut de médecine tropicale de 1988 à 2003. Président de l'Académie des sciences, agriculture, arts et belles lettres d'Aix-en-Provence.
Il est l'auteur d'Aix au temps de Paul Arbaud (2012), mais a également publié plusieurs textes dans L'intermédiaire des casanovistes parmi lesquels un brillant essai d'identification d'Henriette, la maîtresse aixoise de Casanova : Sous le masque d'Anne Adélaïde de Gueidan (XIII, 1996).

Légende du tableau: Adélaïde de Gueidan et sa soeur cadette au clavecin. Musée Granet, Aix-en-Provence.


Guillaume Simiand

Chercheur à l'université Paris-1 Guillaume Simiand a consacré plusieurs études à Casanova :

Casanova dans l'Europe des aventuriers
Casanova et le nom de Seingalt
Casanova entrepreneur

Casanova disciple d'Horace

Guillaume Simiand

Classiques Garnier

Jean-Christophe Igalens

Ma$itre de conférence Univerdité Paris-Sorbonne
Auteur de : Casanova. L’écrivain en ses fictions, Classiques Garnier.
En collaboration avec Erik Leborgne, Casanova, Histoire de ma vie, Robert Laffont,

« Bouquins »

Severine Denieul

Chercheur associé Université Paris-Nanterre
Sa thèse : Casanova, instituteur de morale :

A écrit plusieurs ouvrages sur Casanova :

Casanova lecteur et critique de Voltaire

L'ESSAI DE CRITIQUE SUR LES SCIENCES, SUR LES MOEURS ET SUR LES ARTS DE CASANOVA Un dictionnaire raisonné de la sottise humaine

Françoise Leborgne

Ancienne élève de l’E.N.S. de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée et docteur ès lettres modernes, maître de conférences en littérature française, Françoise Le Borgne est spécialiste de la littérature du XVIIIe siècle, qu’elle aborde dans une perspective sociopoétique.

Françoise Leborgne

Honoré Champion

quelques photos de casanovistes

Jean-Claude Hauc et Gérard Lahouati

Jean-Claude Hauc et Helmut Watzlawick

cérémonie du tricentenaire de Casanova (1998)


A partir de la gauche : Stroev, Candaux, mrs Kovacs, Luccichenti, Merli, Mrs Evers, Günther, Watzlawick, Cabassi and mrs Luna


Une photo de l'éditeur Brockhaus