Les grands casanovistes - Liste non exhaustive
- Qu'est-ce qu'un casanoviste ?
- Les casanovistes précurseurs (avant 1950)
- Bernhard Marr (1856-1940)
- Baschet Armand (1829-1886)
- Charles Henry (1859-1926)
- Docteur Guède
- Julia Fulpius-Gavard
- Edouard Maynial (1879-1966)
- Aldo Ravà (1879-1923)
- Raoul Vèze (1864-193?)
- Charles Samaran (1879-1982)
- Octave Uzanne (1851-1931)
- Edouard Maynial (1879-1966)
- Gugitz Gustav (1874-1964)
- Pierre Grellet (1882-1957)
- Les casanovistes entre 1950 et 1980
- Pierre Gruet (1917-2001)
- A. Hübscher (1912-1999)
- James Rives Childs (1893-1987)
- Francis L. Mars (1925-1995)
- Charles Samaran (1879-1982)
- Watzlawick Helmut
- Marco Leeflang
- les casanovistes depuis 1980
- Gérard Luciani
- Jean-Claude Hauc
- Gerard Lahouati
- Furio Luccichenti
- Marie-Françoise Luna
- Chantal Thomas
- Gillian Rees
- Tom Vitelli
- Alexandre Stroev
- Lydia Flem
- Pablo Günther
- Stefano Feroci
- Dominique Vibrac
- Louis-Jean André (1930-2017)
- Alain Buisine (1949-2009)
- quelques photos de casanovistes
- Jean-Claude Hauc et Gérard Lahouati
- Jean-Claude Hauc et Helmut Watzlawick
- cérémonie du tricentenaire de Casanova (1998)
- Une photo de l'éditeur Brockhaus
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Qu'est-ce qu'un casanoviste ?
C'est madame Fulpîus-Gavard qui a décrit finement les trois catégories de lecteurs de Casanova :
Il y a trois catégories de lecteurs des “Mémoires”: La première est composée de ceux qui ne cherchent dans cette autobiographie que les épisodes ultra-réalistes et les situations scabreuses. Leur curiosité de mauvais aloi une fois satisfaite, ils ne reviennent plus à Casanova. Et c'est tant mieux. Ce n'est pas dans cette catégorie que se recrutent les casanovistes car il y a les casanovistes ou casanoviens, comme il y a les rousseauistes et les lamartiniens.
Dans le deuxième groupe rentre l'amateur qui possède une ou plusieurs bonnes éditions des “Mémoires” alignés sur les rayons d'une bibliothèque (fermant à clé s'il a des fils qui vont encore au Collège !) Ce lecteur la n'ignore pas qu'il y a des choses plus intéressantes, dans ces nombreux volumes, que des exploits plus ou moins exagérés de don Juan. Vienne un jour de désœuvrement ou une convalescence, ce casanoviste inavoué va chercher un tome des “Mémoires” s'installe dans un fauteuil et demande au grand Vénitien l'oubli momentané de ses soucis ou de ses maux. Il savoure tout particulièrement certains épisodes, tels que celui de la fuite des Plombs ou le récit des entrevues avec Voltaire, le roi de Prusse, la grande Catherine et autres personnages considérables que Casanova aborda, sa vie durant, avec l'aisance d'un grand seigneur.
Bien qu'il ait retiré le plus vif plaisir de sa lecture, il vaut toutefois mieux ne pas demander à cet honnête homme ce qu'il pense de l'amusant aventurier ! Car il pourrait bien froncer le sourcil et répondre d'un air dégoûté: "Heu ! Laissez donc, cet hurluberlu n'est pas pour les gens sérieux !”
Ce personnage ressemble un peu, n'est-il pas vrai au gentleman qui boit de l’orangeade en public mais se confectionne à la maison les plus savoureux cocktails !
Gardons cependant d'en médire, car il finira tôt ou tard dans la peau d'un casanoviste déclaré.
Reste le troisième groupe des amateurs des “Mémoires.” On peut les appeler les amis posthumes du Vénitien. Ils forment une sorte de franc-maçonnerie répandue dans le monde entier et se recrutent parmi les dilettantes cultivés, les hommes de lettres, les artistes, les médecins, les archivistes, voir les diplomates. Peu ou pas de femmes, comme si elles gardaient rancune à Casanova de ne pas s'être laissé fixer par une de celles qu'il prétend avoir tant aimées !
L'ancêtre de ces casanoviens c'est le Prince de Ligne, l'ami fidele de Casanova, celui qui l'encouragea le plus vivement à écrire le récit de ses aventures.
La liste est longue des casanovistes notoires ; on y rencontre Alfred de Musset, Zola, Henri de Régnier Octave Uzanne, Bruno Brunelli, Pierre Louys,Stefan Zweig et, plus près de nous, Philippe Monnier et Pierre Grellet.
Tout ce monde connaît son Casanova sur le bout du doigt et s'oriente avec aisance dans le labyrinthe de cette prose exubérante. Quelques uns le jugent sévèrement, d'autres en font un demi-dieu, les uns l'admirent ou l'envient, les autres le contrôlent et cherchent à le prendre en flagrant délit de mensonge. Mais tout le clan s'accorde pour pester contre l'éditeur de Leipzig qui s'entête à garder le manuscrit dans son coffre et à en refuser l'examen.
Les casanovistes précurseurs (avant 1950)
Ce fut la première génération dont les recherches et les travaux contribuèrent à l'édition de la Sirène. Ces précurseurs comme leurs successeurs étaient des passionnés du XVIIIeme siècle et Casanova leur donna l'occasion d'approndir leurs connaissances sur cette période précédant la révolution. Les mémoires de Casanova sont en effet une source d'informations précieuses sur la vie en Europe au XVIIIème siècle. Quand on consulte les biographies de ces casanovistes de la première heure on ne trouve aucune référence à Casanova. Je pense qu'ils avaient peur de se voir assimilés à un obsédé du sexe comme Casanova l'était perçu à cette époque. Depuis cette époque la place de Casanova dans notre morale a bien changé. Certains s'en servent, parfois avec talent pour se rappeler au bon souvenir de leur éditeur et commettre un ouvrage ou la paraphrase des mémoires prend une grande place.
Bernhard Marr (1856-1940)
Baschet Armand (1829-1886)
Charles Henry (1859-1926)
Docteur Guède
Julia Fulpius-Gavard
Réminiscences de Julia Fulpíus-Gavard
Par Furio Luccichenti et Helmut Watzlawick
Maximes (1). En 1936, une année après sa mort, son fils publia le manuscrit inédit de sa biographie de Casanova, avec une préface de Bruno Brunelli (2). Dans sa bibliographie Casanovíana (1956) Childs appelait son livre "la première biographie de Casanova écrite par une femme"(3).
Après sa mort (août 1935), Brunelli écrivit en octobre 1935 un obituaíre (In Memoriam) de son amie et collaboratrice qui ne fut publiée que deux ans plus tard, dans la Revue mensuelle (Genève-Paris) du mois de juillet 1937. Un tiré-à-part de sa notice, enrichi d’autres témoignages et de textes inédits de Mme Fulpius.-Gavard fut publié par les éditeurs de la Revue Mensuelle en septembre 1937 (4). Quelques exemplaires de cette plaquette rarissime subsistent dans des collections d'anciens souscripteurs de la Revue Mensuelle et d'amis de la famille. Nous en publions ci-après des extraits de l'obituaire de Brunelli et un bref texte de Julia Fulpius-Gavard dédié aux casanovistes (5).
Par Bruno Brunelli
Madame Fulpius, qui ressentit de tout temps une grande admiration pour l'esprit latin, rappelait volontiers ses origines sardes, et souvent ses études la ramenaient vers tout ce qui était l'expression du génie italien. Pendant la guerre mondiale, elle s'employa activement à l'aide aux prisonniers alliés en Allemagne et aux internés en Suisse, ce qui lui valut, de la part du Gouvernement français, la médaille de la reconnaissance française.
Après la guerre, elle consacre beaucoup de son temps à des œuvres sociales, et notamment à l'aide aux chômeuses, beaucoup aussi à ses recherches sur le XVIIIe siècle, qui la conduisirent inévitablement à Casanova. Elle remarque combien étaient nombreux - surtout parmi les journalistes - ceux qui s’acharnaient contre Casanova pour son immoralité, laquelle, bien plus que dans l'âme du Vénitien, fleurissait comme une mode chez les aventuriers de son temps.
Alors, elle se divertit à extraire des écrits de Casanova - et non pas uniquement de ses “Mémoires” - les réflexions moralisantes, fruits d'une vaste expérience, qui reproduisaient les états d’âme spéciaux du Vénitien dans les circonstances les plus variées de sa vie mouvementée.
Le “Bréviaire de Casanova” qu'elle publia en 1927, produisit une vive surprise chez ceux qui n'avaient vu dans l'aventurier qu'un jouisseur insouciant, préoccupé avant toute chose de divertissements libertins. Il ressortait de la que sa conception optimiste de la vie provenait, chez Casanova jeune, de sa parfaite santé, grâce a quoi il considérait cette vie comme un don précieux et les douleurs comme un mal inévitable rehaussant le prix du bienfait qu'est le bonheur; puisqu'il est possible d'éprouver de la douceur dans le désespoir d'un chagrin profond. Des regrets et une certaine amertume pénétreront dans son âme à l'approche de la vieillesse.
Dès lors, il subordonnera la vertu à l'épreuve de la douleur. [. . .]
L'étude de toute l'œuvre casanovienne, qui fut nécessaire à Mme Fulpius-Gavard pour compiler le “Bréviaire”, la conduisit à d'autres recherches du même genre.
Elle voulait démontrer que dans Casanova écrivain, on trouve parfois un narrateur humoristique qui n'a pas besoin de recourir à des situations érotiques pour intéresser le lecteur. C'est ainsi qu'elle retira des “Mémoires” de nombreux épisodes amusants que l'art d'un peintre genevois commenta d’un pinceau spirituel. Nous souhaitons que l'œuvre voie le jour par les soins d'un fils de Mme Fulpius qui partage les goûts de sa mère. Celle-ci eut à faire bien des recherches patientes, sans succès, pour l'identification de la «belle et mystérieuse Henriette» que la curiosité des érudits n'est point parvenue à sortir de l'ombre ou Casanova avait voulu la cacher; il ne s'attendait peut-être pas a ce que des initiales mystérieuses ou des noms différents fussent inutiles pour le défendre contre la curiosité des investigateurs d'aujourd'hui.
Mais d'autres études de Mme Fulpius-Gavard et une brillante conférence casanovienne qu'elle fit à Genève n'ont pas été imprimées.
Elle a beaucoup écrit et peu publié, car elle écrivait plutôt pour son propre plaisir que pour le public. Il y a donc d'elle de nombreuses pièces brèves inédites, pleines de vie et d'esprit, qu'elle faisait représenter le plus souvent dans un but généreux, en faveur des œuvres auxquelles elle s'intéressait activement [. . .] ”.
Mme Fulpius prit part à aucunes compositions de revues jouées à Genève, ou on la oyait dans aucunes rôles sur la scène. Son talent était profondément humain.
Membre de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, elle a écrit beaucoup de sayiètes et d'adaptations de pièces de théâtre italiennes, dont deux ont été jouées avec un beau succès.
Épouse dévouée, bonne mère de famille aux idées très larges. Elle était très libérale, respectant toutes les convictions sincères. Un esprit large, charitable et généreux. Bonne musicienne, elle déchiffrait avec enthousiasme et autrefois son réel talent d'accompagnatrice était souvent mis à contribution pour les bonnes œuvres.
Mme Fulpius fut une des plus actives fondatrices de l'Union des Femmes de Genève, qui s'occupait des problèmes des femmes, dans tous les aspects (sociaux, politiques, sanitaires et de travails, à initier des chômeuses.
par Julia Fulpius-Gavard
Il y a trois catégories de lecteurs des “Mémoires”: La première est composée de ceux qui ne cherchent dans cette autobiographie que les épisodes ultra-réalistes et les situations scabreuses. Leur curiosité de mauvais aloi une fois satisfaite, ils ne reviennent plus à Casanova. Et c'est tant mieux. Ce n'est pas dans cette catégorie que se recrutent les casanovistes car il y a les casanovistes ou casanoviens, comme il y a les rousseauistes et les lamartiniens.
Dans le deuxième groupe rentre l'amateur qui possède une ou plusieurs bonnes éditions des “Mémoires” alignés sur les rayons d'une bibliothèque (fermant à clé s'il a des fils qui vont encore au Collège !) Ce lecteur la n'ignore pas qu'il y a des choses plus intéressantes, dans ces nombreux volumes, que des exploits plus ou moins exagérés de don Juan. Vienne un jour de désœuvrement ou une convalescence, ce casanoviste inavoué va chercher un tome des “Mémoires” s'installe dans un fauteuil et demande au grand Vénitien l'oubli momentané de ses soucis ou de ses maux. Il savoure tout particulièrement certains épisodes, tels que celui de la fuite des Plombs ou le récit des entrevues avec Voltaire, le roi de Prusse, la grande Catherine et autres personnages considérables que Casanova aborda, sa vie durant, avec l'aisance d'un grand seigneur.
Bien qu'il ait retiré le plus vif plaisir de sa lecture, il vaut toutefois mieux ne pas demander à cet honnête homme ce qu'il pense de l'amusant aventurier ! Car il pourrait bien froncer le sourcil et répondre d'un air dégoûté: "Heu ! Laissez donc, cet hurluberlu n'est pas pour les gens sérieux !”
Ce personnage ressemble un peu, n'est-il pas vrai au gentleman qui boit de l’orangeade en public mais se confectionne à la maison les plus savoureux cocktails !
Gardons cependant d'en médire, car il finira tôt ou tard dans la peau d'un casanoviste déclaré.
Reste le troisième groupe des amateurs des “Mémoires.” On peut les appeler les amis posthumes du Vénitien. Ils forment une sorte de franc-maçonnerie répandue dans le monde entier et se recrutent parmi les dilettantes cultivés, les hommes de lettres, les artistes, les médecins, les archivistes, voir les diplomates. Peu ou pas de femmes, comme si elles gardaient rancune à Casanova de ne pas s'être laissé fixer par une de celles qu'il prétend avoir tant aimées !
L'ancêtre de ces casanoviens c'est le Prince de Ligne, l'ami fidele de Casanova, celui qui l'encouragea le plus vivement à écrire le récit de ses aventures.
La liste est longue des casanovistes notoires ; on y rencontre Alfred de Musset, Zola, Henri de Régnier Octave Uzanne, Bruno Brunelli, Pierre Louys,Stefan Zweig et, plus près de nous, Philippe Monnier et Pierre Grellet.
Tout ce monde connaît son Casanova sur le bout du doigt et s'oriente avec aisance dans le labyrinthe de cette prose exubérante. Quelques uns le jugent sévèrement, d'autres en font un demi-dieu, les uns l'admirent ou l'envient, les autres le contrôlent et cherchent à le prendre en flagrant délit de mensonge. Mais tout le clan s'accorde pour pester contre l'éditeur de Leipzig qui s'entête à garder le manuscrit dans son coffre et à en refuser l'examen.
De cet intérêt extraordinaire, suscité par un ouvrage qui a pour principal mérite sa spontanéité, sont nés une multitude de livres, de brochures et d'articles pour ou contre le génial Vénitien.
L'un de ces casanovistes passionnés, le docteur Guesde [síc, pour Guède], si je ne me trompe pas, s'est amusé à refaire pour son compte et avec les moyens actuels de locomotion, tous les voyages de Casanova, allant de Venise à Naples puis à Paris, en Hollande, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Espagne, pour finir en Bohême – aujourd’hui Tchécoslovaquie - ou Casanova termina son aventureuse existence.
Si vous allez à Venise vous y rencontrerez peut-être un de ces fidèles tout occupé à découvrir la demeure de Casanova ou le couvent de Murano, témoin des folies de ce joyeux garçon, prototype du Vénitien dissolu mais cultivé de son époque.
C'est grâce aussi aux amis véritables de ce prestigieux personnage qu’un autre Casanova que celui des “Mémoires” nous a été révélé. Un Casanova qui a laissé au château de Dux d'innombrables manuscrits traitant de morale, de poésie, de philosophie, d'économie politique, de mathématiques même, tant étaient prodigieuses sa mémoire, sa culture et son intelligence.
Cet autre Casanova, celui des dernières années est infiniment émouvant mais il ne saurait nous faire oublier celui qui relata avec tant de naturel et de désinvolture les dessous de la petite histoire de son siècle.
Octobre 1933
Julia Fulpius-Gavard
( 1) Bréviaire de Casanova. Pensées choisies dans les œuvres du Chevalier de Seíngalt. Préface de Pierre Grellet. Lausanne, Éditions Spes, 1927.
(2) L'ouvrage a paru sous le titre: Les aventures tragi-comiques de Casanova. Paris et
Neuchâtel, chez Attinger, 1936. Il contient la liste des pièces de théâtre traduites par Mme
Fulpius-Gavard.
(3) L’histoire du casanovisme au féminin doit encore être écrite, Après Mme Fulpius-Gavard il fallait attendre l'année 1950 pour découvrir une autre femme auteure d'une étude approfondie sur Casanova, Margherita Sarfatti (Casanova contra Don Giovanni). Ici il est nécessaire de distinguer les auteurs féminins qui ont poursuivi leurs recherches et publications casanoviennes de manière continue de celles qui n’y ont consacré leur temps qu’occasionnellement. Parmi les premières il faut mentionner dans l'ordre chronologique de leur apparition sur la scène de la littérature casanoviste Angelika Hübscher (1955), Marie-Françoise Luna (1966), Martha A. Alden (1973), Luciana Alocco Bianco (1976), Chantal Thomas (1984), Cynthia Craig (1991), Marina Pino (1991), Gillian Rees (1992), Lydia Flem (1993), Ruth Bombosch (1994), Suzanne Roth (1997), Ilona Kovacs (1997), Catherine Toesca (1998) et Sabine Herrmann (2008). D'autres auteurs féminins ont publié des contributions spécifiques sur des aspects particuliers du parcours ou l'œuvre du Vénitien sans faire de lui un thème central de leurs recherches, p.ex. Elena Pompilj (1976), Emanuela Zucchetta (1988),
Renata Targhetta (1988), Barbara Evers (1990), Sylvia Ostrovska (1994), Maria A. Fabbri
Dall'Oglio (1998), Eva Eckstein (1998), Leda Vigliardi Paravia (1998), judith Summers (2003),Isadora Rose-Viejo (2005), Catherine Brebion (2005).
(4) (Bruno Brunelli et.a1.), Julia Fulpíus-Gavard 1876-1935. In Memoriam. Témoignages -
Pages retrouvées. Genève-Paris, 1937, 16 pp..
(5) V. aussi Intermédiaire ii, p. 42.
Edouard Maynial (1879-1966)
Ouvrages sur Casanova : Casanova en son temps
Aldo Ravà (1879-1923)
Raoul Vèze (1864-193?)
Traducteur de Lysistrata d’Aristophane
Le parc aux cerfs et les petites maisons galantes (1864)
Le Théâtre d'amour au 18e sìecle. Introd. et notes par B. de Villeneuve (1923)
Mignons Et Courtisanes Au Xvi Siècle...L'oeuvre libertine de l'Abbé de Voisenon de l'Académie Française
Théâtre érotique français au XVIIIe siècle
Charles Samaran (1879-1982)
Octave Uzanne (1851-1931)
Edouard Maynial (1879-1966)
A aussi traduit de l'italien en français. D'ou la traduction des lettres de femmes à Casanova cataloguées pare Aldo Ravà.
Gugitz Gustav (1874-1964)
Pierre Grellet (1882-1957)
Les casanovistes entre 1950 et 1980
Pierre Gruet (1917-2001)
Nous avons fait sa connaissance à Venise, dans le petit palais Vendramin de la Giudecca situé au bord du bacino S. Marco, vis-à-vis du palazzo ducale et de la piazzetta, qu'il avait acheté en 1972. Ce grand négociant *retraité' avait découvert par hasard les mémoires de Casanova et ressenti une affinité profonde avec cet aventurier d'une autre époque, comme lui bâtisseur de sa propre fortune, comme lui attiré par les opportunités hasardeuses, comme lui jamais content d'une situation acquise et trop tranquille. Il nous parlait rarement de son passé et de ses affaires personnelles – on savait de quelques remarques que son père avait été ingénieur d'irrigation en Turquie, que ses parents devaient affronter beaucoup de difficultés matérielles après leur retour en France, qu'il avait profité d'une éducation classique dans un internat provençal, qu'il avait été pilote de chasse pendant la guerre, qu'il avait travaillé au Maroc, qu'il avait fait fortune après la guerre mondiale comme négociant transitaire. Dans sa belle demeure dans les Yvelines, à mi-chemin entre Paris et Chartres, il avait lancé un élevage de faisans et était fier de s'appeler 'aviculteur'. Au cours des années les faisans disparaissaient, proie des lions du parc animalier voisin de Thoiry auxquels ils rendirent des visites imprudentes. Son esprit d'aventures se manifesta aussi dans d'autres entreprises insolites – encouragé par ses contacts amicaux avec un collaborateur de l'ayatollah Khomeini (en exil dans un village voisin), il se rendit à Téhéran en pleine crise de pétrole qui suivit le renversement du régime du Shah pour négocier (en vain) l'achat de la cargaison d'un navire-citeme iranien.
Sa rencontre avec quelques 'anciens' du monde des casanovistes – Samaran, Childs, Mars – l'avaient incité à prendre en main le timon de la revue Casanova Gleanings, menacée alors dans son existence matérielle par la départ de son fondateur et éditeur Childs. Cette revue était depuis sa fondation (1958) l'unique lien international du groupe très éparpillé des érudits, amateurs et autres enthousiastes de Casanova qui oeuvraient à cette époque plutôt en marge du monde académique (encore très peu disposé à s'occuper de cette thématique). L'intention de Pierre Gruet allait bien au delà du sauvetage financier de la revue dont il confiait la direction à Francis Mars – il voulait créer dans son palais vénitien un véritable salon settecentesco réunissant une petite société de spécialistes de Casanova dans un cadre quasi familial. C'est ainsi qu'il accueillit à la Giudecca dans les années 1975 à 1981 pour quelques jours un groupe d'amis casanovistes, un cénacle de 'douze apôtres' comme il les appelait, qui profitaient de son hospitalité dans une ambiance de rêve. Chaque année, il ouvrit sa maison aussi au monde extérieur en organisant une réunion publique pendant laquelle fut attribué un prix annuel "Casanova" largement commenté dans la presse locale. Pierre Grues avait bien son propre intérêt de recherches – l'épisode de la nonne M.M. (v, son article "M.M. et les Anges de Murano", Casanova Gleanings xviii, 35-41, réimprimé dans l'édition Bouquins des mémoires de Casanova, vol. i, 1063-1069) – et défendait contre vents et marées son identification de M.M. avec Marina Morosini-Pestrin. Les Casanova Gleanings augmentèrent sous son mécénat leur volume, dans une présentation plus luxueuse. Il n'intervenait nullement dans la direction de la revue et se contentait d'encourager ses amis à poursuivre leurs recherches qu'il subventionna en cas de besoin. Il était lui-même un collectionneur passionné des oeuvres de Casanova, une collection précieuse mise à la disposition de ses amis et visiteurs. La bibliothèque du palais de la Giudecca fut enrichie par l'achat de microfilms tirés d'archives et les donations des casanovistes qui contribuaient ainsi à créer une documentation destinée à rivaliser celle de Childs (partie aux Etats-Unis); la pièce de résistance de la bibliothèque était le fac-similé du manuscrit des mémoires de Casanova, offert par le directeur de la maison Brockhaus. Pierre Gruet avait enregistré son salon vénitien comme fondation; Il fut son président mais ce titre n'entraîna aucune formalité
–Il fut toujours l'hôte privé, le pater familias de ses invités. Après des débuts prometteurs ses relations avec la société vénitienne entrèrent en zone de turbulences – d'abord accueilli à bras ouverts comme mécène (il aida à restaurer l'église du couvent S. Maria degli Angeli à Murano), des litiges juridiques avec une collaboratrice appartenant à la bonne société de la Serenissima lui créèrent maintes difficultés et lui fermèrent certaines portes, dont celle du patriarcato.
L'introduction d'un impôt spécial sur les grandes fortunes suite au changement politique en France (1981) incitèrent Pierre Gruet à quitter l'Europe. Le salon de la Giudecca ferma ses portes, le palais fut vendu à une duchesse anglaise (qui le céda plus tard aux propriétaires de l'hôtel voisin Cipriani), la documentation trouva un asile temporaire dans une autre résidence de Pierre Gruet, à Cannes, le fac-similé du manuscrit des mémoires fut rendu à ses propriétaires, la famille Brockhaus (Une partie de la documentation fut par la suite donnée par Gruet à la rédaction de l'Intermédiaire des casanovistes, à Genève. Quant au fac-similé du manuscrit des mémoires, celui-ci fut confié en 1998 par la maison Brockhaus au Musée Casanova à Eux, à l'occasion des fêtes du bicentenaire (et grâce aux interventions de Marco Leeflang». Ce n'est qu'après départ de Pierre Gruet que les casanovistes se rendirent compte de l'ampleur de son mécénat et de la perte qu'ils venaient de subir. Aucun membre du groupe ne fut capable d'assurer la publication des Casanova Gleanings qui cessèrent de paraître. Toutes les tentatives de trouver une autre institution publique ou privée qui pouvait servir d'hôte à des réunions de casanovistes échouèrent. Il fallait quatre années à quelques 'jeunes' rescapés du groupe de la Giudecca pour lancer une nouvelle revue, il fallait attendre quinze ans pour trouver l'occasion de se réunir entre casanovistes sous les auspices d'institutions universitaires qui commençaient alors à s'intéresser à Casanova.
Et Pierre Gruet pendant ce temps? Agé de 65 ans, il s'était lancé dans une nouvelle aventure, devenant éleveur aux fins fonds du Paraguay où il avait acheté une grande hacienda; pour surveiller son domaine et pour joindre la capitale il pilotait son propre avion. Cette vie audacieuse durait une dizaine d'années. Il se retira ensuite en France, reprenant de temps en temps contact avec quelques rares amis casanovistes qui retrouvèrent dans sa maison de Thoiry la même hospitalité familiale dont ils avaient profité à Venise. Selon sa devise il fallait changer de passion, de carrière et de demeure tous les dix ans. Il disait vrai car dix ans plus tard nous le perdions pour toujours.
A. Hübscher (1912-1999)
James Rives Childs (1893-1987)
Francis L. Mars (1925-1995)
par Helmut Watzlawick
Francis Mars, psychiatre de profession mais bibliographe dix-huitémiste par passion, avait rejoint les rangsdes casanovistes grâce à la rencontre fortuite avec J. Rives Childs qui s’était installé à Nice, en 1954, après avoir quitté le service diplomatique américain. Pour donner suite à sa bibliographie Casanoviana (1956), Childs avait lancé en 1958 sa revue annuelle Casanova Gleanings à laquelle Mars collabora dès 1959. En 1974, suite au retour de Childs aux Etats-Unis et à la cession de la revue à Pierre Gruet, Mars la responsabilité rédactionnelle jusqu'à la disparition des Gleanings, en 1980. Les nombreuses études qu'il publia pendant cette période se distinguaient par une grande rigueur, basée sur sa vaste connaissance de l'histoire littéraire des Lumières françaises et ses minutieuses recherches d'archives. Entouré des collaborateurs venant d'horizons très divers il réussit à maintenir ainsi la tradition de recherches scientifiques de Charles Samaran, ajoutant une nouvelle facette dans un domaine encore mystérieux pour la plupart des casanovistes, l'analyse bibliographique matérielle. S'il se fit connaître parmi les cercles des dix-huitiémistes en France et ailleurs, ce fut moins par ses travaux sur Casanova mais surtout par ses recherches sur Ange Goudar, sur Robert Challe (dont il fut le premier à réclamer la paternité du Militaire philosophe) et sur les éditeurs et imprimeurs des livres anonymes du 18è siècle. Les lecteurs des Casanova Gleanings ignoraient tout de sa véritable profession et des autres intérêts de cet érudit privé – l'histoire de l'art, l'histoire du Piémont et du comté de Nice, l'œuvre de Stendhal.
Tous ceux qui l'avaient fréquenté connaissaient et craignaient son caractère irascible, fougueux et méfiant, son impatience, son perfectionnisme nourri par une mémoire exceptionnelle et des connaissances encyclopédiques, son hostilité envers les 'feuilletonistes' et autres 'tricheurs du casanovisme', les critiques acerbes qu'il voua non seulement à certains casanovistes mais à bon nombre d'auteurs traitant d'autres sujets dans 'ses' domaines de recherche. La disparition de la fondation d'études casanovistes de la Giudecca (1981) qui entraîna celle des Gleanings fut une rupture très douloureuse pour Mars qui vivait d'un modeste revenu de travail partiel dans un cabinet médical et n'avait ni les ressources ni la force pour reprendre le fil de ses recherches et publications dans un autre cadre. Il se retira dans son appartement niçois et coupa presque tous ses liens avec ses anciens amis, collaborateurs et correspondants. Il ne quitta sa ville natale que pour passer quelques semaines dans sa thébaïde piémontaise, une cabane isolée dans les montagnes de la province de Cuneo. La mort de son épouse (1984) le plongeait encore plus dans la solitude et le silence; sa méfiance naturelle faisait place à une véritable manie de persécution.
Mars fut un précepteur précieux pour nos propres recherches et une source inépuisable d'informations bibliographiques. Mais il fut un aussi ami difficile auquel il allait pardonner son goût pour les polémiques et maints rites éruptions d'un tempérament orageux. Les journées passées en sa compagnie ressemblaient souvent à un parcours du combattant, qu'il s'agissait de ses disputes avec d'autres casanovistes, avec le personnel d'archives et de bibliothèques, avec ses voisins de palier ou encore des malheureux garçons d'un bistrot. Appartenant (dans les termes du prince de Ligne) ‘A un très petit nombre de personnes qui trouvent grâce devant lui', il nous fut possible de maintenir nos relations épistolaires et nos recherches communes sur Zannowich et Goudar au delà de la rupture de l'année 1981. Quand Mars fut informé de la création de l'Intermédiaire des casanovistes (1984), il en prit acte mais n'avait plus le courage de participer à cette nouvelle entreprise à laquelle il prédit un avenir difficile.
Notre dernière rencontre eut lieu en octobre 1988, à Nice, sept années après l'ultime réunion casanoviste dans le palais de Pierre Gruet, à la Giudecca. Mars sembla heureux de cette intrusion dans sa solitude et prit grand plaisir de servir de guide dans sa vieille ville de Nice et d'exhiber des dons insoupçonnés de cuisinier. Son appartement était rempli des milliers de livres et de manuscrits entassés sans ordre apparent sur les tables, les sièges, les lits et le sol, rendant difficile le moindre mouvement. Les résultats de quelques quarante de recherches sur les livres anonymes et sur les imprimeurs du 18e siècle étaient consignés sur d'innombrables cartes manuscrites conservées dans des boites à chaussures. Pendant les longues heures passées ensemble dans cette caverne d'Ali Baba, autour d'une surprenante bouteille d'un vieux cognac (héritage de son père), Mars parlait de sa famille, des sa carrière de psychiatre en Normandie et en Provence, de ses relations parfois difficiles avec Childs. Il était fier d'appartenir à une famille ancienne et de compter parmi ses ancêtres un marquis d'Antonelle et un duc de Fin-James. Néanmoins, ce jacobin moderne exalta aussi temps les faits sanglants de la Révolution française et le rôle de ses ancêtres dans les régicides de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Sa dernière lettre datait du mois de janvier 1990. Puis, plus aucune nouvelle. Toutes les tentatives de retrouver ses traces avec l'aide d'anciennes connaissances restèrent vaines. Des recherches entreprises sur place en 1994 confirmaient que Mars avait quitté son domicile trois années plus tôt sans laisser d'adresse; des rumeurs non vérifiables couraient au sujet de son décès en 1992 ou 1993, aussitôt réfutées par l'Etat civil de Nice. En 1996, la bibliothèque de Nice confirma la nouvelle de son décès mais ne pouvait préciser ni date ni lieu. Un libraire niçois fréquenté par Mars affirma qu'avant sa disparition notre ami aurait passé quelques temps en Angleterre ou aux Etats-Unis. Nos correspondances avec plusieurs institutions que Mars pouvait connaître dans ces pays resta sans résultat – il ne les avait pas contactées. Ce fut finalement notre collègue Jean-Claude Hauc qui découvrit l'acte de décès de Francis Mars (mort le 19 janvier 1995 à Nice) et qui trouva aussi d'autres informations sur les dernières années de sa vie. La rumeur d'un séjour en Angleterre trouva une explication inattendue – en 1991, Mars fut obligé de quitter son appartement et prit une chambre meublée dans un modeste hôtel niçois situé dans la Rue d'Angleterre, près de la gare. Il y arriva sous un nom d'emprunt, apparemment décidé de couper tous les ponts avec sa vie antérieure. Selon la gestionnaire de l'hôtel, il y vivait dans la plus grande indigence et n'avait chez lui ni livres, ni d'autres papiers. Il passait dans cet hôtel les dernières années de sa vie, sansdonner de ses nouvelles, sans demander de secours à ses anciens amis. Quatre ans plus tard il mourut à l'hôpital de l'avenue Victoria et fut enterré dans un des caveaux de sa famille, au petit cimetière de l'Ariane, au pied de la grande nécropole niçoise. Trois personnes seulement assistaient à ses funérailles; aucune inscription sur la pierre tombale nous rappelle son nom. La solitude accompagna Mars jusqu'au tombeau.
La destinée de sa grande bibliothèque reste un mystère que ni nos recherches ni celles de la Bibliothèque de Nice n'ont encore pu éclaircir. Nous avons retrouvé quelques-uns de ses Goudariana chez un vieux libraire niçois, ancien ami de Childs. Mais Mars a du se séparer de la plus grande partie de ses collections en 1991, quand il quitta son appartement. Les a-t-il cachées dans un grenier ou une cave ? Les a-t-il confiées à une personne qui ignorait leur importance pour les chercheurs ? Les a-t-il abandonnées à une déchetterie, dans son état découragé ? Il est fort à craindre que sa précieuse documentation de recherches, ses collections de manuscrits, d'ouvrages historiques et de livres rarissimes soient perdues pour toujours.
QUELQUES REPÊRES THÊMATIQUES DES TRAVAUX DE FRANCIS MARS (1): sur Ange Goudar
– 'Ange Gondar, cet inconnu (1708-1791) - essai bio-bibliographique sur un aventurier polygraphe du XVIIIme siècle', Casanova Gleanings ix (1966)
– 'Addenda' de la bibliographie de Gondar, Casanova Gleanings x (1967), xi (1968) et xiv (1971)
–'Du nouveau sur Ange Gouda', Casanova Gleanings six (1976)
–'Encore Ange Gondar', Casanova Gleanings xxiii (1980)
sur le comte de Lamberg
– 'Essai d'une bibliographie de Max. Lamberg', Casanova Gleanings viii (1965)
sur Robert Challe:
–'Avec Casanova à la poursuite du Militaire philosophe - une conjecture raisonnée: Robert Challe, Casanova Gleanings xvii (1974)
sur Urbain-Philippe Salmon:
– 'Un savant angevin de l'époque révolutionnaire, Urbain-Philippe Salmon (1768-1805), médecin militaire, géologue et ami de Stendhal' (avec J. Théodoridès), Comptes Rendus du 93e congrès national des sociétés savantes (Tours 1968).
– (1) Il s'agit d'un choix de sa bibliographie. Pour des listes plus complètes consulter Quick guide 2002 in the Casanoviana bibliographie de Marco Leeflang et ['Index of the review ‘Casanoviana Gleanings (2001). Ces listes ne viennent pas compte des articles sur des thèmes de psychiatrie publiés dans 1a presse médicale.
Charles Samaran (1879-1982)
Watzlawick Helmut
Hemut Watzlawick a aussi découvert dans les archives de Venise le certificat de baptême de Zanetta Casanova.
Avec Furio luccichenti, Marco Leeflang et Françoise Luna il a assuré l'édition pendant 23 ans de la revue "L'intermédiaire des casanovistes"
On trouvera dans la Revue des deux Mondes une interview d'Helmut Watzlawick qui parle fort bien de Casanova : article à télécharger
Marco Leeflang
Son dernier ouvrage : Correspondance adressée à Bernhard Marr recense 550 lettres de Casanovistes ayant correspondu avec lui.
les casanovistes depuis 1980
Gérard Luciani
Jean-Claude Hauc
Ouvrages :
En 1998, Pascale Ammar-Khodja, directrice du magazine montpelliérain Reg'Arts, lui commande un article à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la mort du Vénitien. Jean-Claude Hauc choisit d'évoquer la belle Montpelliéraine qui croisa par trois fois la route de Casanova (à Londres, en 1763 ; à Leipzig, puis à Dresde, en 1766, où elle devint sa maîtresse ; et enfin à Montpellier, en 1769). À la suite de cette publication commence à se faire jour en lui le désir d'en apprendre davantage concernant l'origine de cette jeune femme que les casanovistes ne sont pas encore parvenus à identifier. Jean-Claude Hauc prend alors contact avec Helmut Watzlawick, directeur de L'intermédiaire des casanovistes (Genève), qui lui fournit quelques renseignements de première main, puis se lance dans un long travail de dépouillement d'archives à Montpellier et à Nîmes, et finit par découvrir la date du mariage de la belle Montpelliéraine (le 19 août 1756), son nom de jeune fille (Jeanne-Marie Rudavel), le nom de son époux marchand de vin et de simples à Montpellier (Vincent Latour), etc.
En 1999, le numéro XVI de L'intermédiaire des casanoviste publie sous le titre de « La belle Montpelliéraine – Essai d'identification » l'essentiel de ces travaux.
La même année, Jean-Claude Hauc publie dans Reg'Arts un article sur Ange Goudar, aventurier montpelliérain, complice de Casanova, qui va l'occuper pendant de longues années.
En 2004, Jean-Claude Hauc publie Ange Goudar. Un aventurier des Lumières chez Honoré Champion.
En 2006 Voyage de Casanova à travers la Catalogne, le Roussillon et le Languedoc (les presses du Languedos)
En 2009, Jean-Claude Hauc publie aux Éditions de Paris : Aventuriers et libertins au siècle des Lumières
Gerard Lahouati
(France Inter 6 mai 2013)
Furio Luccichenti
Son dernier opus est un ouvrage en collaboration avec Stefano Feroci intitulé En travestie - Bellini-Teresa, 1985.
En 2018 parait la correspondance entre Brockhaus et Aldo Rava.
Marie-Françoise Luna
Professeur émérite de littérature française du XVIIIe siècle à l'Université de Grenoble III.
Ouvrages :
Casanova mémorialiste. Paris: Honoré Champion Éditeur, 1998.
Casanova à travers l'Europe. In: Dix-Huitième Siècle, Nr. 25. Reims, 1993.
Casanova Voyageur. In: Euphorion, vol. 79, Grenoble 1985.
Casanova, lecteur des guides touristiques. In: L'Intermédiaire des Casanovistes, Nr. 1. Genève 1984.
Casanova fin de siècle, textes du Colloque international de Grenoble 2002 réunis et présentés par M.-F. Luna.
Avec Gérard Lahouati, Furio Luccichenti, Alexandre Stroev et Helmut Watzawick elle a dirigé l'édition des mémoires de Casanova dans la Pléiade.
Chantal Thomas
est un écrivain et une universitaire française.
Elle obtient le prix Femina en 2002 pour son premier roman Les Adieux à la reine.
Spécialiste du XVIIIe siècle, en particulier de Sade et de Casanova, elle a enseigné dans plusieurs universités (États-Unis, France) et est directrice de recherche au CNRS.
Elle est une des présidents d’honneur du prix Marguerite-Duras et officier de l’ordre des Arts et des Lettres.
Elle obtient le prix Roger-Caillois en 2014.
1985 : Casanova, Un voyage libertin, Paris, Éditions Denoël. Folio no 312
Gillian Rees
Vit à Eastbourne, dans le Sussex. Spécialiste du séjour londonien de Casanova (1763-1764), elle a publié en anglais des nombreux textes dans L'intermédiaire des casanovistes sur Zanettta Casanova (XIII, 1996), Milord Montagu (XIV, 1997), Lord Pembroke (XV, 1998), Sophie Pompeati, fille prétendue de Casanova (XXII, 2005) ou la célèbre maison de plaisir Carlisle House (XXVI, 2009).
Tom Vitelli
Correspondant américain de L'intermédiaire des cavanovistes. Vit à Salt Lake City et écrit en anglais. Il a publié de nombreux textes parmi lesquels une étude sur l'humour chez Casanova (XV, 1998), ainsi qu'une remarquable Casanova's Genealogy: Record in Parma réalisée à partir des archives des Mormons (XXI, 2004).
Alexandre Stroev
Originaire de Russie, Alexandre Stroev fait ses études à la faculté des Lettres de l'université dÉtat de Moscou où il obtient son doctorat et soutient une thèse sur La typologie des genres romanesques et le roman français des Lumières. En 1990, il s'occupe de l'édition russe de l'Histoire de ma vie. Après un passage en tant que professeur invité à l'Université Paul Valéry de Montpellier, il intègre le Département de Littérature générale et comparée de l'Université Paris 3 Sorbonne dont il est aujourd'hui Directeur. Il a publié plusieurs textes dans L'intermédiaire des casanovistes ainsi qu'un ouvrage essentiel, Les aventuriers des Lumières (PUF, 1997). Alexandre Stroev est en outre l'un des spécialistes des rapports entretenus par Casanova avec la franc-maçonnerie.
Lydia Flem
L'homme qui aimait vraiment les femmes.
Pablo Günther
Il vient de remettre en ligne ce site et je l'en remercie. Pour le consulter en allemand aller là : cliquer pour se connecter
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Stefano Feroci
Stefano Feroci, né a Florence, casanoviste, a collaboré avec la revue "L'Intermediaire des casanovistes" et est l’auteur des deux livres, riches de recherches inédites sur les séjours de Casanova en Toscane et à Milan..., et, avec Furio Luccichenti, est aussi l’auteur d'un essaye sur "Teresa-Bellino". Il vient de faire paraître en 2018 : Une promenade à Paris avec Giacomo Casanova
Dominique Vibrac
Dominique VIBRAC est né à Metz en Moselle, un peu comme Verlaine "par un hasard" de garnison, puisque son grand-père, officier supérieur à la retraite y était retiré.
Docteur en histoire de la philosophie de l'Université de Paris IV Sorbonne, il soutient une thèse consacrée précisément à l'un des grands amour de sa vie, Dante, et rédigée sous la direction de Ruedi Imbach. A la demande de ce dernier il traduit le "Convivio" oeuvre de Dante ("le Banquet") en français.
Conférencier polyglotte (français, anglais, italien, allemand), il s'intéresse également beaucoup à deux figures d'exception ayant séjourné à Paris, Casanova et Oscar Wilde. Au sujet de Casanova il a coécrit avec le casanoviste Stefano Feroci un guide des lieux parisiens marqués par Casanova.
Louis-Jean André (1930-2017)
Médecin, directeur de l'Institut de médecine tropicale de 1988 à 2003. Président de l'Académie des sciences, agriculture, arts et belles lettres d'Aix-en-Provence.
Il est l'auteur d'Aix au temps de Paul Arbaud (2012), mais a également publié plusieurs textes dans L'intermédiaire des casanovistes parmi lesquels un brillant essai d'identification d'Henriette, la maîtresse aixoise de Casanova : Sous le masque d'Anne Adélaïde de Gueidan (XIII, 1996).
Légende du tableau: Adélaïde de Gueidan et sa soeur cadette au clavecin. Musée Granet, Aix-en-Provence.
Alain Buisine (1949-2009)
Alain Buisine est décédé, à soixante ans, le 2 juillet 2009. Quand on rappelle qu’il fut élève au Lycée Van der Meersch de Roubaix, qu’agrégé de lettres classiques, il enseigna quelque temps au Lycée Gambetta de Tourcoing et passa l’essentiel de sa carrière universitaire à Lille 3, où il fut un animateur de la Revue des Sciences Humaines, on ne dit pas l’essentiel.
Les nombreux ouvrages d’Alain Buisine en font, en effet, un critique original. Il s’est, bien sûr, intéressé à la littérature. Ses auteurs préférés, sur lesquels il écrit en empathie, sont Casanova , Loti (Tombeau de Loti, Aux Amateurs de Livres, 1988), Proust (Proust et ses lettres, Presses Universitaires de Lille, 1983), Sartre (Laideurs de Sartre, Presses Universitaires de Lille, 1986), Verlaine (Verlaine Histoire d’un corps, Tallandier, 1995). Sur ces auteurs, il utilise diverses approches critiques : analytique, biographique - Proust Samedi 27 novembre 1909 (Jean-Claude Lattès, 1991) résume une journée de l’écrivain -, thématique.
Il s’est aussi intéressé à la peinture, en particulier celle de Venise, où il séjournait régulièrement. Il écrivit, avec une érudition inspirée par la passion, des monographies (Les Ciels de Tiepolo, Gallimard, 1996 ; Un Vénitien dit le Canaletto, Zulma, 2001) ; des synthèses thématiques (Dictionnaire savant et amoureux des couleurs de Venise, Zulma, 1998 ; Cènes et banquets de Venise, Zulma, 2000 ; Nudités de Venise, Zulma, 2004). Son goût de l’exotisme, déjà visible dans ses travaux sur Loti, lui fit écrire L’Orient voilé (Zulma, 1993), réflexion sur l’orientalisme et sur un sujet devenu brûlant.
La mort prématurée d’Alain Buisine nous prive non seulement d’un critique savant, personnel et pédagogique (il s’adresse souvent à son lecteur pour le persuader), mais d’un écrivain brillant et profond.
quelques photos de casanovistes
Jean-Claude Hauc et Gérard Lahouati
Jean-Claude Hauc et Helmut Watzlawick
cérémonie du tricentenaire de Casanova (1998)
A partir de la gauche : Stroev, Candaux, mrs Kovacs, Luccichenti, Merli, Mrs Evers, Günther, Watzlawick, Cabassi and mrs Luna
Une photo de l'éditeur Brockhaus
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